Gabrielle a marqué les esprits ! Avant de briller dans la couture, Gabrielle s’essaye au music-hall. Sur scène, elle chante « Qui qu’a vu Coco dans l’Trocadéro »… Gabrielle devient Coco, tout simplement… Coco Chanel, bien-sûr ! « Mademoiselle », aussi, mais dans l’intimité, seulement. Quel que soit le nom qu’on lui donne, c’est un numéro qui l’a consacrée. Le N°5 !

 
Créé en 1921 par Ernest Beaux, pour Coco, le N°5 de Chanel est sans doute le parfum le plus connu sur la planète !
Mademoiselle voulait « un parfum inimitable, un parfum artificiel, comme une robe, c’est-à-dire fabriqué ». Parmi les échantillons que lui présente Ernest Beaux, c’est le n°5 qui retient l’attention de Coco Chanel. Un numéro devient une image de marque. Le numéro fétiche de la dame. Le parfum est composé de jasmin, d’ylang, d’iris, et de 80 composants dont des corps chimiques de synthèse.
 
Gabrielle Chanel a « transformé l’absence de son amour Boy Capel, disparu dans un accident de voiture, en une création immatérielle et sensuelle, le N°5 ».
La ligne géométrique du flacon, ainsi que son bouchon évoquent la place Vendôme. Le double « C » s’inspire des vitraux d’Aubazine, et de la signature de Catherine de Médicis.
 
Après Moscou, Shanghai, Pékin ou Canton, c’est Paris et le Palais de Tokyo qui accueille, depuis le 5 mai, et jusqu’au 5 juin, l’exposition « N°5 Culture Chanel ». Œuvres d’art, films, photos, lettres manuscrites, archives, le N°5 s’offre une seconde vie sous les yeux rêveurs des anonymes et des stars.
Des vitrines rectangulaires ne sont pas sans rappeler le flacon du mythique parfum. En hommage à la femme qu’elle était, tout est mis sous verre : Ses souvenirs à l’orphelinat d’Aubazine, des objets ou des livres, ses sources d’inspiration, les évènements marquants de sa vie bien remplie, les lieux qui lui étaient chers, ses amitiés…
Marilyn Monroe, Catherine Deneuve, Carole Bouquet, Nicole Kidman, Audrey Tautou, et même Brad Pitt… Nombreux sont ceux qui ont incarné le célèbre parfum. Des pubs qu’on nous laisse savourer de nouveau.
On en prend plein la vue, mais aucune senteur ne vient titiller nos narines… Il faut juste avoir le parfum en mémoire… Aristote a dit : « L’homme est, pour ainsi dire, le seul animal à sentir les odeurs de fleurs et autres odeurs semblables et à en tirer satisfaction »…
 
Et voilà que pour prévenir certaines allergies, la Commission Européenne envisage de changer, dès 2014,  la réglementation concernant les parfums. En effet, plusieurs ingrédients, essentiels à des flagrances bien connues (comme Chanel n°5 !) pourraient être carrément prohibés ! Adieu donc, les mousses d’arbres responsables de notes boisées ? Tout cela pour un désagrément subi par 1, 2 ou 3 % de la population ? Allons, est-ce de bon goût ? N’y a-t-il pas d’autres mesures plus importantes à prendre, avant celle-ci?  
 
Mademoiselle doit avoir le Blues, là-haut…