C’est toute la politique droitière de la zone euro,

qui s’écroule.


L’accord qui a été obtenu par le Congrès américain sur le relèvement du plafond de la dette n’a rien résolu. A la bourse New-York le Dow Jones terme raccourci du Dow Jones Industrial Average a plongé, mardi 02 août de 2,19 %, chutant sous les 12.000 points et le Nasdaq, National Association of Securities Dealers Automated Quotations, qui est le deuxième plus important, en volume traité, de marchés d’actions des États-Unis, derrière le New York Stock Exchange, et le plus grand marché électronique d’actions du monde a chuté 2.75 % entraînant dans sa chute les marchés Asiatiques et Européens. Mercredi 03 août pour la 8ème fois les valeurs de la zone euro ont enregistré une séance consécutive de baisse, les investisseurs s’inquiétant pour la croissance économique des États-Unis et redoutant que la crise de la dette ne s’étende à l’Italie. La bourse de Paris chutait de 2.08 % à 3449,45 points, Francfort reculait de 2,3 %, Tokyo cédait 2,11 % à 9627,12 points. Sur le marché des changes, le dollar s’échangeait vers à 77,25 yens contre 77,06 mardi soir 02 août. L’euro est à 1,4175 dollar contre 1,4195.

Rien n’y fait malgré que Jean Manuel Barroso a lancé un appel exhortant les dirigeants Européens à «envoyer un signal sans ambiguïté montrant que la zone euro va résoudre la crise de la dette souveraine» A Berlin, un porte-parole du gouvernement Allemand a pour sa part assuré qu’il n’y avait «aucune raison de s’énerver». Avant d’avancer une explication sur la fébrilité des marchés. «A cause de l’été, nous avons un marché très petit où les mouvements sont amplifiés». Un rigolo, en d’autres termes, il faut laisser passer l’orage, ça ira mieux après.

Malgré le soutien, très virtuel, de la Banque Centrale Européenne BCE, la dégringolade s’accélère. Le 05 août Paris à perdu 3,9 % le CAC 40 retombe sur ses niveaux d’il y a deux ans à 3320, 35 points. C’est la première fois depuis septembre 2002 que la Bourse de Paris enregistre neuf séances successives de baisse. La Bourse de Milan a perdu 3,21 % et a suspendu ses cotations, avant de finir en chute de 5,16 %, à 16.128,07 points. La Bourse de Madrid a lâché 3,89 %. Le Dow Jones a dépassé son plancher annuel, dégringolant de 4,31 %, à 11.383,68 points. Quant à l’euro il se négociait contre 1,4149 dollar, en baisse de 1,07 %, à la fin de la session Européenne.

Jean-Claude Trichet président de la BCE avait pourtant fait savoir à la presse et aux marchés que la BCE était en train d’acheter des titres périphériques, ce qu’elle s’était abstenue de faire pendant dix-huit semaines. La BCE est indépendante des décisions politiques de Bruxelles et agit donc comme elle l’entend. N’ayant rien fait, les rendements des obligations Italiennes, Espagnoles, mais aussi des titres Portugais et Irlandais ont alors connu des soubresauts. Le taux à 10 ans de l’Italie est passé brièvement sous la barre symbolique de 6 %. L’Italie et l’Espagne ont vu ensuite leur taux remonter. La BCE ne s’est contentée de cibler que les dettes Irlandaise et Portugaise n’étant intervenue d’ailleurs que sur de faibles montants. Depuis que le dispositif existe, la BCE n’a encore jamais acquis de titres Espagnols et Italiens. La décision de réactiver le programme d’achats n’était pas unanime au sein du Conseil des gouverneurs, rendant dès lors difficile de viser de nouveaux États. Il faut bien comprendre que la BCE ne peut tout sauver la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne et l’Italie dont ce dernier est un poids lourd a supporter couvrant à lui seul avec ses 1.868 milliards d’euros les dettes cumulées celles de la Grèce, de l’Irlande, de l’Espagne et du Portugal en valeur absolue. Si l’Italie s’écoule c’est toute la zone euro qui suit.

Alain Minc affirme dans un entretien au Journal du Dimanche que «l’Allemagne ne peut pas se permettre un accident Italien. La Péninsule est un partenaire indispensable. Si l’Italie saute, l’Allemagne saute, l’Europe aussi et le monde enfin. Donc l’Italie ne sautera pas ! Nous allons à marche forcée vers la gouvernance économique européenne voulue par la France, en échange des critères de bonne gestion imposés par l’Allemagne»

Les pays de la zone euro représentent une dette en valeur absolue de plus de 6.000 milliards d’euros. Finalement les espoirs mis sur la BCE s’écroulent et les pays ne savent plus comment faire pour retrouver un équilibre autrement que par des plans de plus en plus drastiques ne permettant pas une croissance d’équilibre. La dessus la faiblesse de l’économie Américaine ne présage rien de bon.

Vendredi 05 août le CAC 40 plonge pour la dixième fois malgré que de meilleurs chiffres que prévus sont donnés sur l’emploi aux États-Unis. Cela n’a pas pour autant rassuré les marchés de la zone euro. Les responsables politiques de la zone euro ont multiplié les déclarations pour tenter de calmer les marchés seulement leur délai de réponse est lié à l’accord entre les pays qui la compose ce qui n’est pas encore fait. L’inertie Européenne n’est pas adaptée à la réponse des marchés.

Rome et Paris ont pris la décision d’anticiper la convocation d’un G7 des ministres des finances, qui devrait se tenir «dans quelques jours», a annoncé Silvio Berlusconi. Une déclaration aussitôt nuancée par son porte-parole, qui a précisé dans un communiqué qu’il s’agissait «d’une réflexion encore en cours et non d’une décision déjà prise». En fait tout le monde à peur, chacun parle de son coté, et ce ne sont pas les déclarations des politiques qui ont laissé filer la dette de leur pays qui vont inspirer confiance.

A 16 heures la Bourse de Paris était repartie à la baisse, cédant à la clôture 1,26 %, clôturant à 3278,5 euros. C’est la dixième séance consécutive de baisse pour la bourse de Paris, du jamais vu pour le CAC 40. Au Royaume-Uni le FTSE 100, Financial Times Stock Exchange, indice boursier des 100 entreprises Britanniques, chute de 2,71 % à 5246,99 points, en Allemagne le DAX PERFORMANCE-INDEX, Deutscher Aktien Index, indice boursier des 30 grandes entreprises Allemandes chute de 2,78 % à 6236,16 points. En Espagne l’IBEX 35 de la bourse de Madrid, indice boursier pondéré de capitalisation de 35 sociétés faisant l’objet du plus grand nombre de transaction reste stable à 0,01 % pour 8687.3 points. A Milan, le FTSE MIB, Milano Italia Borsa, indice boursier de même type que le CAC 40 représentant 40 classes d’actions les plus échangées sur le marché chute de 0,62 % à 16028.80 points, après avoir cédé plus de 4 % dans les premiers échanges au lendemain d’une chute de 5,16 %, l’indice a alterné à partir de la fin de la matinée les passages dans le rouge et dans le vert.

Les chiffres de croissance de l’Italie et de l’Espagne sont poussifs, 0,3 % et 0,2% ce qui ne rassure pas les marchés, comment peut-on dans ce cas rembourser les emprunts ? L’analyste Chiara Corsa, économiste de UniCredit qui est un service bancaire pour particuliers déclare, «si les États ont une dette élevée, ils doivent croître, sinon cette dette devient insoutenable. C’est le point crucial et c’est pour cela que l’Italie et l’Espagne sont devenus la cible des marchés», c’est d’une évidence même pour un aveugle.

Aux États-Unis le NASDAQ Composite, qui est un indice boursier d’actions ordinaires coté sur le NASDAQ boursier, qui est un indicateur de la performance des actions de sociétés de technologie et sociétés de croissance, a chuté de 0,94 % à 2532.41 points ayant chuté depuis janvier de 4,54 % tandis que le Dow Jones est en légère augmentation à 0,54 % pour 11444.61 points n’ayant chuté depuis janvier que de 1,15 %.

Dans un marché difficile miné par les signes inquiétants d’une croissance faible mais aussi par les difficiles tractations démocratico-républicaines du Congrès au relevage du plafond de la dette. L’annonce des chiffres de l’emploi meilleurs que prévus avant l’ouverture des marchés a d’abord provoqué «un soupir de soulagement entendu de Chicago à Melbourne», a noté Patrick O’Hare, de Briefing.com. En fait au moindre frémissement s’il est positif on soupire et s’il est négatif on fait la grimace, tout cela ne présente rien de sérieux eu égard à l’importance des dettes.

Au Japon, le Nikkei 225, Nihon Keizai Shinbun, indice boursier d’une moyenne arithmétique des valeurs des 225 groupes qui le composent a chuté de 3,72 % à 9299.88 points pour une variation de – 9,08 % depuis janvier, ainsi que le HONG KONG HANG SENG INDIC, indice boursier de la bourse de Hong-Kong a chuté de 4,29 % pour 20946,14 points pour -9,07 %. Les bourses Asiatiques ne sont pas épargnées.

Il fallait s’attendre dans un contexte de morosité financier à une chute de ces indices boursiers consécutifs de la politique budgétaire des États-Unis qui, avec de grandes difficultés politiques ont relevé tout juste le plafond de leur dette. Il est bien évident que la confiance n’y est pas et que les marchés étaient sur le qui-vive d’une dégradation de la cote des États-Unis. D’ailleurs, les principales places Européennes étaient dans le rouge , voir «La dette Américaine le calvaire d’Obama», et l’agence de notation financière Standard and Poor’s avait annoncé qu’elle envisageait une dégradation de la cote Américaine, c’est maintenant fait vendredi 05/08/11.

La cote AAA des États-Unis est pour la première fois descendue à AA+ en fonction du risque de la dette qui pourrait conduire à des difficultés de remboursement des emprunts.

Pour S&P, c’est «le critère de gouvernance que nous avons mis en avant». Notre action n’est pas hâtive, «les atermoiements de l’administration et du Congrès Américains durent depuis 2008». Cela étant dit, la note des États-Unis reste très forte. Il ne faut pas dramatiser notre décision. «Nous avions placé la note sous perspective négative dès le 18 avril». Le marché a été préparé à l’éventualité d’une dégradation. Pourtant, depuis cette date, «les taux ont baissé». Les Chinois, principaux créanciers des États-Unis, protestent contre une gestion qu’ils jugent laxiste des finances publiques Américaines. Ils perdent beaucoup d’argent !

L’affaiblissement de la cote Américaine touche aussi le Moyen-Orient le dimanche 07 août. L’indice de la bourse de Dubaï a terminé en baisse de 3,69 % après avoir ouvert sur un recul de 4,5 % Abou Dhabi, la Bourse a clôturé en baisse de 2,53 %, avec le secteur bancaire perdant 3,30 % et celui de l’immobilier cédant 5,61 %. La bourse Saoudienne a ouvert dans le rouge après sa chute de 5,46 % samedi, l’indice TASI a terminé légèrement en hausse, dimanche 0,08 %. La bourse du Koweït a clôturé sur une baisse de 1,61 % à 5 927,8 points, et celle du Qatar a perdu 2,51 %. Le marché de Bahreïn reculait de 0,33 % à la clôture et celui d’Oman de 2,08 %. A Tel-Aviv, l’indice TA-100 des cent premières valeurs de la bourse a plongé de 6 % avant que les autorités boursières décident de recourir à la procédure dite, «English opening», qui consiste à allonger la période d’échanges avant ouverture, afin de tenter de ralentir des fluctuations jugées trop importantes. La bourse de Tel-Aviv a finalement clôturé en forte chute de près de 7 %.

Rien de réjouissant, tout fout le camp. La baisse du AAA de l’Europe paraît inéluctable, l’Italie qui s’enfonce ne peut que conduire à un abaissement général de la cote Européenne ne voyant pas comment un pays majeur, l’un des pères de l’Europe, peut s’en sortir autrement que par un serrage de ceinture qui minera sa consommation. C’est une vraie menace pour Sarkozy qui jouait avec Angella Merkel les sauveurs de l’Europe. Le sauvetage de la Grèce, voir «Ce second plan du 21 juillet pour la Grèce» lui donnait des couleurs puisque d’aucuns pensaient à l’UMP que son action internationale pouvait le sauver de sa débâcle intérieure. Sa cote de popularité remontait de quelques points, mais la dégradation de la cote Américaine est une très mauvaise nouvelle pour lui. Si le AAA de la France ne paraît pas pour le moment en cause, notre dette dont il s’en moquait lors de son élection et sa politique de réduction d’impôts des classes aisées avec tout le reste, privant notre économie d’argent ne peuvent que conduire à faire comprendre aux Français qu’il faut changer de politique. Rester dans le même schéma avec une Europe droitière serait une erreur eu égard à ce qui se passe.

Il faut savoir tirer des conclusions des erreurs passées.

Le prochain article sera l’Europe à peur.

 

 

10 réflexions sur « C’est toute la politique droitière de la zone euro, »

  1. [b]charly12[/b] bonsoir,

    La révolution, non un autre président.

    Bien à vous,

    Anido

  2. OK je suis d’accord un autre président mais qui ? Ils sont peut être pas tous complétement pourri mais ?d’un autre coté pas difficile de faire plus juste que Sarko sa c’est sur.Pour ma part je doit dire franchement que a l’heure actuelle je ne sait qui aura mon vote ?J’ai toujours eu une tendance socialiste mais la je ne sait plus,pas a cause de l’affaire DSK non c’est du privé quoi que je n’aurai pas voter pour lui je connais un peut c’est affaire de cul si l’ont peut dire.Voter les extrêmes sa me chatouille mais je ne voudrai pas faire le jeu de Sarko.Alors attendons il reste encore du temps et surtout j’attends les débats avec impatience.
    cordialement Charly

  3. [b]charly12[/b],

    Ce n’est pas moi qui va vous dire celui qu’il faut choisir. Si vous voulez la ou le plus honnête ils sont évidents à déterminer.

    Bien à vous,

    Anido

  4. Bonjour,
    Moi, je voudrais bien savoir une chose : comment comptez-vous empêcher la faillite de l’Italie ? La BCE ne pourra pas éternellement imprimer des billets pour racheter les actifs pourris émis par les états sur-endettés…
    Ce genre de pirouettes fait émettre des dizaines de milliards par jour. Ce rythme n’est pas tenable.

    Le fameux fond de secours de 750 milliards constitué à crédit ne fera que retarder l’inévitable.
    En effet, qui remboursera la dette de l’Europe ?
    Le FMI ?
    Bien, et qui remboursera la dette du FMI ?

    Au bout d’un moment, il faudra bien se rendre à l’évidence : ces dettes ne seront [b]jamais[/b] remboursées.

    Vous pouvez ré-élire Sarkozy, un de vos copains socialistes, un martien, ou même ressusciter De Gaulle, je ne pense pas que vous puissiez grand chose contre cette réalité qui s’impose chaque jour un peu plus à nous : le système capitaliste dans son ensemble est en train de s’effondrer.
    En doutez-vous encore ?

    Ou alors, pourriez-vous m’expliquer clairement, ou au moins donner une piste qui pourrait aboutir à un début de solution qui permettrait de rétablir une situation économique un temps soit peu stable ?
    J’entends naturellement une solution « classique » (ni révolution, ni cessassions de paiement…)

  5. QUE VA FAIRE ZORROZY ,LE GRAND ZORRO , THAT IS THE QUESTION !!!!!!!!!!!
    VA-T-IL SE TRANSFORMER BIENTOT EN RAKAYY ?????????

  6. La situation n’est pas encore à un point
    où il peut apparaitre en « sauveur » du monde !!!!

  7. [b]poissonrouge[/b] bonjour,

    Je vous retrouve,c’est bien.
    Avant tout sachez que je n’ai aucun copain, pas plus socialiste que d’autres.
    Je raisonne seulement, et si vous sentez que bien souvent je suis plus de gauche que de droite c’est par ce que j’estime en cette période que la gauche, pas celle qui rêve, celle qui peut faire mieux que ce que nous avons, est plus intéressante pour notre pays, et pour les Français.
    Regardez ce qui se passe en Angleterre ou la droite au pouvoir ne sait que manier le bâton et réfléchissez avant que cela nous arrive.

    Maintenant, la dette de l’Italie, mais Berlusconi est de droite que je sache et son gouvernement avec la Ligue du nord séparatiste qu’est-ce que c’est ?

    La politique menée par l’Europe n’est-elle pas de droite, et si vous trouvez que ce qu’elle à fait est bien, pas moi.

    Maintenant on va nous embarquer dans un gouvernement Européen par ce qu’il faut plus d’Europe pour contrôler les économies des pays, pas question, qu’un gouvernement supra national souhaité par Sarkozy et ceux qui le soutienne, ainsi que par certains socialistes nous retire notre souveraineté.

    Il n’y a plus qu’à mettre des techniciens et jeter les politique élus
    aux orties.

    Voyez-vous je suis Français et j’y tiens.

    Quand aux dettes, mais n’est-ce pas le résultat des politiques de droite dont celle de Sarkozy et de ceux qui l’ont soutenu et voté pour lui ?

    Bien à vous,

    Anido

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