Le moins que l’on puisse dire c’est que l’intervention de DSK, hier au 20 heures de TF1 n’a pas été appréciée par la presse dans son ensemble.

Dans le genre numéro d’équilibriste, son explication a été plus que vaseuse et n’a convaincu personne. « Libération » et « le Courrier picard » ne croient pas une minute à la thèse du complot que DSK n’a pas complètement écarté. Le fait de brandir le rapport du procureur comme une preuve de son innocence a été perçu comme de la mise en scène. Ce rapport, il le sait bien, ne l’innocente pas. Il précise simplement que la femme de ménage a changé plusieurs fois de versions et n’était donc plus crédible. D’autres s’étonnent de le voir se poser en victime à l’honneur bafoué et en mari aimant. « De la com ! » se sont écriés les commentateurs des différentes radios nationales. Du préparé, mitonné aux petits oignons, sans une once de sincérité. Pour certains, Claire Chazal n’était pas la mieux placée pour conduire cette interview en tant qu’ami proche d’Anne Sinclair. Bizarrement,  le Figaro reste très mesuré en soulignant l’incroyable audience de ce journal de TF1 (13 millions de personnes attendant de savoir la vérité ou voyeurs ravis de le voir s’empêtrer dans ses contradictions ?). Le journal de droite savoure néanmoins le formule « relation inappropriée » et « faute morale ». Là, il faut savoir lire entre les lignes. Nafissatou Diallo pourrait s’exclamer, telle Arletty dans « Hôtel du Nord », « Est-ce que j’ai une tête de relation inappropriée ? » On lui demandait pourtant quelque chose de simple : qu’il nous donne sa version des faits, qu’il nous dise une bonne fois pour toutes ce qui s’était vraiment passé dans cette suite. On devra se contenter de cette « faute morale », laissant à chacun d’entre nous la possibilité d’imaginer ce que cette expression signifie.