Le marché proposé par le PDG de Renault, Carlos Ghosn, consistant à céder une partie de sa rémunération en échange de la signature d’un accord de compétitivité fait l’objet de vives réactions parmi les différents  responsables politiques et syndicalistes et paraît totalement indécents à l’ensemble des salariés qui se battent pour garder leur emploi.

De façon à faire bouger les choses et à relancer la compétitivité du groupe dont les résultats ont chuté de plus de 24 % en France, le PDG du groupe au losange s’engage à renoncer provisoirement à 30 % de la part variable de son salaire en échange de la signature d’un accord de compétitivité par les syndicats français dans les prochains jours.

 

C’est une méthode de chantage et une provocation qui est faîte à l’égard des représentants salariés, en précisant clairement que s’ils font un effort pour signer cet accord qui ne les satisfait pas vraiment, il fera lui de son côté un effort financier qui à vrai dire ne lui coûtera pas grand chose.

 

Ce rapport de force paraît tout à fait déséquilibré, quand on sait que Carlos Ghosn perçoit 13 M€ par an, salaire qui est tout à fait indécent et qu’aucune responsabilité si importante soit-elle ne peut justifiée.

 

De plus cette offre, considérée comme tout à fait symbolique  est vraiment dérisoire, face à un engagement  signé pour les salariés qui va se concrétiser par un gel des salaires, un allongement du temps de travail et une plus grande mobilité.

 

C’est facile dans de telles conditions, pour ce PDG d’avoir le beau rôle ; lui il ne connaît pas les fins de mois difficiles et donne l’impression de distribuer avec beaucoup de largesse quelques miettes de sa rémunération.

 

Bien sûr il n’est pas le seul à faire un tel geste, Philippe Varin président du directoire de PSA, l’avait déjà fait en 2011 pour redresser son groupe automobile et conçoit à nouveau pour l’année à venir, à concéder une part variable de sa rémunération pour apaiser le climat social et essayer de sauver des emplois.

 

Louis Gallois chez EADS, Stéphane Richard chez France Télécom, Maurice Lévy chez Publicis et bien d’autres grands patrons avaient déjà fait ce type d’offre à différents périodes, sans que cela aboutisse au final un véritable succès.

 

Si cette pratique est courante aux Etats-Unis, elle reste encore en France quelque peu surprenante et entraîne les railleries de nombreux responsables.