Afin de ne pas faire du travailleur un esclave,  la législation du travail a institué les jours de repos, les congés et surtout le départ à la  retraite. Car même biologiquement, il est démontré qu’à un certain âge, il est difficile à un homme de continuer le travail. Dans presque tous les pays d’Afrique, l’âge de départ à la retraite oscille entre 50 et 60 ans ; parce qu’on estime qu’à cet âge, le travailleur, peu importe son domaine est fatigué, donc improductif. C’est ainsi qu’au Cameroun par exemple, l’instituteur prend sa retraite à soixante ans.

Seulement, simple paradoxe ou zèle du politicien, il se trouve que la moyenne d’âge des hommes politiques et leaders africains tourne autour de 60 ans. Ceci dit, pour parler le plus simplement possible, on le dirait en ces mots : « presque tous les chefs d’Etat africains sont en réalité des retraités ! ». Il est vrai qu’on a parfois assimilé  sur le continent l’expérience professionnelle à l’âge ; mais, si l’on estime qu’un instituteur est improductif à partir de 60 ans, comment nous expliquera – t – on qu’un Robert Mugabe ne l’est pas aussi ?  Pourtant il en a  plus de 80 ! Alors même qu’il s’occupe des dossiers les plus délicats de la république ?

Dans cette situation,  difficile de nous faire croire que ces vieux chefs d’Etat se maintiennent à la tête de leurs pays parce qu’ils revendiquent un bilan positif ! Que non ! Si oui, que peut présenter un Mugabe  ou un Idriss Deby à ses concitoyens comme bilan au terme de plusieurs décennies de pouvoir sans partage ?

Elecam, l’organe chargé de l’organisation des élections au Cameroun a rendu public ce samedi 10 septembre 2011 la liste des candidats autorisés à participer au scrutin présidentiel du 09 octobre prochain ; et sans surprise, la candidature de Paul Biya a été retenue !

A 78 ans, l’homme du 06 novembre 1982 entend renouveler son bail au palais de l’unité d’Etoudi pour sept encore ! Donc, au soir d’octobre 2018, a la fin de ce mandat qu’il veut briguer, l’homme fort de Yaoundé aura 85 ans ! Près d’un siècle ; c’est peut-être à cet âge là qu’il pourra prendre sa retraite. Pour dire que si vous êtes instituteur et cadet de monsieur Biya de 25 ans, vous prendrez votre retraite 25 ans avant lui !

Cet amour des leaders africains pour le pouvoir peut laisser penser qu’ils sont indispensables à leurs pays ; pourtant c’est bien le contraire. Comment comprendre qu’après près de trente années passées au pouvoir, un grand-père qui mérite déjà un repos paisible  soit encore en train de vouloir briguer un autre septennat ! Vraiment ou est passé la honte ? En effet, comme le disait Barack Obama, l’Afrique a besoin des institutions fortes et non des hommes forts ; que les camerounais comprennent ce message et fasse un vote utile le 09 octobre prochain !