Au risque de passer pour un ayatollah de la langue française, je rejoins  Frédéric Pommier quand il dénonce dans son dernier livre « Mots en toc et formules en tic » toutes les expressions galvaudées que l’on entend sur les différents médias.

Souvent je peste quand j’entends à la radio ou à la télévision toutes ces facilités de langage qui sont autant de concessions à la mode. Parfois ces expressions n’ont aucun sens ou sont carrément des erreurs de français.

« La guerre des chiffres » entend-on tous les jours à propos du comptage des manifestants. Ceux qui disent cela se sont-ils demandé ce qu’est un chiffre. L’expression « le chiffre des manifestants » est tout simplement une erreur grossière, il faut dire le « nombre » des manifestants. Vous pensez que je suis tatillon, attendez la suite.

Une erreur qui revient à longueur de journée et parfois dans la bouche de gens lettrés : « un espèce de … » suivi d’un nom masculin. Prenez votre dictionnaire et cherchez le nom commun « espèce » et vous verrez qu’il est toujours féminin. Donc on doit dire « une espèce de bureau » et non « un espèce de bureau ».

Le vieil enseignant que je suis ne peut pas s’empêcher de réagir quand il entend les expressions à la mode telles que « c’est trop bien » ou « il est trop ! »

Souvent dans la bouche des enfants mais hélas, pas seulement.

De même l’expression stupide « ça va le faire » qui n’a vraiment aucun sens. Très snob en plus ! Je suppose que « c’est que du bonheur » ne fait pas réagir que moi. « La cerise sur le gâteau » ou « un ouvrage incontournable » à toutes les sauces, c’est lassant et ça finit par perdre son sens.

Je ne pense pas être à l’abri des tels tics, mais je me surveille car c’est tentant de céder à la facilité. Ne devrait-on pas recommander à tous les professionnels du micro le « petit vade-mecum du bien-parler à l’antenne » distribué par Radio-France en 2007 ?