Céréales : pas les amies du p’tit déj’

D’ac’, l’ami Ricoré est celui du petit déjeuner, jusqu’à nouvel ordre. Mais pas accompagné par les faux amis que sont les préparations céréalières ultra-sucrées. Or, énormément le sont. Après diverses alertes d’associations de consommateurs, de diététiciens, l’association Which?, qui s’était déjà prononcée en ce sens en 2006, qui redonne l’alerte. Le conditionnement (packaging), surtout celui visant les enfants, n’est pas clair pour permettre aux parents de choisir, et fait des petits gastronomes en culottes courtes des candidats au diabète et à maints autres désordres. 

L’association britannique Which? a procédé à l’analyse de 50 préparations céréalières (ou plutôt, sucrières) destinées à la table du petit déjeuner. Résultat, 32 bourrées de sucre, et notamment parfois à des niveaux très alarmants.
Les pires ? Les Frosties de Kellog’s. Hormis les Rice Krispies, d’ailleurs, toutes celles visant surtout les enfants sont trop chargées en sucres.

Sachant que les enfants veulent encore souvent rajouter du sucre en poudre dans le lait, ce sont des doses très, très alarmantes, qu’ils ingèrent.
Le pire est des formules dites « allégées » sont encore trop chargées en sucres.

En sel, aussi. Which? avait alerté en 2009. Résultat : les Crownfield Cornflakes de Lidl contiennent presqu’autant de sel que… des chips ou « crips » d’autres marques revendiquant l’ajout de sel.
Des cornflakes aussi chargés que des pommes frites allumettes pour l’apéritif, il fallait le faire, Lidl l’aurait fait, selon Which?

Les mentions de composition seraient si trompeuses et si peu harmonisées que les consommateurs s’y perdent totalement.

Le Daily Mail a voulu creuser un peu davantage en faisant appel à un laboratoire et une nutritionniste. Confirmation pour les Frosties, avec 37% de teneur en sucres alors que la norme supposée correcte par la Food Standards Agency est de seulement… 15 %. L’addition à la longue est d’autant plus « salée » que les Frosties contiennent aussi près d’un gramme de sel par 100 g. Un bol de 40 g contient 15 % de l’apport recommandé en sucre pour toute une journée.

Pour les Weetabix « minis », ils n’ont de mini que le nom. Les « originaux » contiennent jusqu’à six fois moins de sucre (quand même 4,4 g ou 4, 7 g par 100 g). C’est du 23,2 g par 100 g pour les minis.

Les Hony Loops de Kellogg’s ne sont pas recommandables non plus : 34 % de sucres. Battus par les Sugar Puffs, à 35 %. Enjeu : une forte exposition au diabète, à des attaques cardiaques, à des troubles du foie, &c. Selon la revue Nature, l’excès de sucre provoque 35 millions de décès mondialement par an. Moins que la cigarette, mais cela pourrait s’amplifier.

En sus, le sucre des céréales ainsi conditionnées passe vraiment vite dans le sang. Et cela relance l’appétence pour le sucré. Évidemment, à l’état brut, ou moulues ou soufflées, les céréales n’ont pas du tout un goût fort plaisant.

Donc, on vous ajoute l’équivalent de trois ou quatre cuillerées à café de sucres.

Vous rajoutez du lait, même semi écrémé, vous voilà avec une dose de plus de cinq cuillerées. Mieux vaut franchement se faire cuire un œuf, lequel contient beaucoup plus de minéraux et de vitamines qu’une ou deux portions de céréales ainsi traitées, ou plutôt dénaturées.

Mais on vous annonce ces produits « pauvres en calories ». La base, oui. Achetée en vrac, oui. Mais absolument pas telle que certaines marques vous les vendent. 

 

On ne sait trop que penser des études portant sur les édulcorants. Sérieuses ou plus ou moins orientées, soit par les betteraviers et autres industriels du sucre, soit par leurs fabricants ou distributeurs ?
Toujours est-il que les édulcorants à base de stevia commencent à faire leur apparition. Cette plante tropicale d’Amérique latine a un très fort pouvoir sucrant. 200 fois supérieur au sucre, mais sans les calories. Donc, une petite pastille ou peu de poudre suffit, tandis qu’un morceau de sucre vous fournit 5 g de glucides. La stevia en feuilles (certaines marques en commercialisent) est aussi prisée des Japonais. Les additifs à base d’aspartame sont interdits d’ajout dans l’industrie alimentaire japonaise. Vous pouvez mélanger les feuilles à celles de votre thé préféré si vous le buvez sucré.

Inconvénient, certaines personnes sont allergiques aux plantes. À la stevia, on ne sait… La stevia est autorisée en Europe depuis novembre dernier, et on a commencé à trouver, en janvier de cette année, des produits sur les rayons des alimentations. C’est en fait un composant de la stevia, la Rebaudioside A, qui est autorisée.

 

À défaut de changer d’attitude et d’habitudes, autant consommer des céréales au petit déjeuner sans pratiquement de sucre et adoucir la préparation avec de la stevia.

 

Pour e-Sante (.fr), le sucre est « un poison quotidien ». Notre consommation de sucre moyenne a quadruplé en 50 ans, sans que, pourtant, nous rajoutions des morceaux de sucre dans nos boissons. Alors que, pour les céréales du petit déjeuner, il conviendrait de ne pas dépasser 15 % de sucre, la plupart sont à 25 % avec de forts dépassements selon les marques ou les produits d’une même marque. Leur index glycémique élevé pousse à consommer sucré par la suite.

 

Le gras est certes deux fois plus calorique que le sucre, mais il se trouve que certaines préparations sont aussi quelque peu grasses.

Tant que le consommateur n’exigera pas collectivement une présentation harmonisée, claire, il ne pourra comparer.

Si vous n’êtes pas convaincu par les études américaines et britanniques, sachez que celle de Test-Achats (Belgique, accès payant) arrivent totalement aux mêmes conclusions.

Pire, l’hebdomadaire 60 millions de consommateurs révélait que, par exemple, le muesli de Lidl avait été contaminé par une substance chimique présente dans l’encre utilisée par les emballages.

C’était en 2009, mais d’autres cas ont été constatés depuis.

 

Ce qui est sûr : les études s’accumulent depuis une bonne décennie, et les pouvoirs publics ne sont guère réactifs.  

Avec la crise, l’inflation et la baisse des revenus, un autre problème se pointe. Celles et ceux qui ne peuvent vraiment cuisiner ou inviter des amis au restaurant restent de plus en plus à domicile et… commandent plus des pizzas ou d’autres plats de ce type que des sushis. La plupart des statistiques européennes révèlent une croissance de ce type de consommation… pas vraiment saine si fréquente. 

 

 

 

 

 

Auteur/autrice : Jef Tombeur

Longtemps "jack of all trades", toujours grand voyageur. Réside principalement à Paris (Xe), fréquemment ailleurs (à présent, en Europe seulement). A pratiqué le journalisme plus de sept lustres (toutes périodicités, tous postes en presse écrite), la traduction (ang.>fr. ; presse, littérature, docs techs), le transport routier (intl. et France), l'enseignement (typo, PAO, journalisme)... Congru en typo, féru d'orthotypographie. Blague favorite : – et on t'a dit que c'était drôle ? Eh bien, on t'aura menti !

Une réflexion sur « Céréales : pas les amies du p’tit déj’ »

  1. Ici on est plutôt sirop d’agave et j’ai appris à mon fils aîné à déchiffrer les étiquettes pour qu’il comprenne mieux pourquoi je n’achète pas ces saloperies !!!
    Si les loulous veulent des céréales direction Satoriz ou l’achat « en vrac » de céréales non traitées est plus en accord avec mes idées.
    Se pose après le choix des céréales « non mutées » (méthode Seignalet)mais c’est un autre débat 😉

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