Dans une tentative pour désamorcer le tollé international soulevé par le coup d’Etat, le chef rebelle de la république centrafricaine s’est engagé hier à nommer un gouvernement de partage du pouvoir après la prise de la capitale Bangui et sa déclaration pour être président.

La prise du pouvoir par la coalition rebelle « Seleka » est la dernière d’une série de coups d’Etat et rébellions depuis l’indépendance du pays riche en minéraux de la France en 1960. Il a été rapidement condamné par les Nations Unies et l’Union africaine.

Les Etats-Unis, la France et d’autres régions ont appelé le chef de la Seleka, Michel Djotodia, à respecter les termes d’un partage du pouvoir en marge d’un accord signé en janvier dans la capitale gabonaise de Libreville.

L’accord avait créé un gouvernement choisi parmi les dirigeants rebelles, l’opposition civile, et les loyalistes de l’ancien président François Bozizé. Il est dirigé par le premier ministre Tiangaye Nicolas, un ancien avocat et membre de l’opposition civile.

« Nous allons respecter l’accord de Libreville qui consiste en une transition politique durant 2 à 3 ans avant les élections », a dit le porte-parole de la Seleka dans un entretien téléphonique. « Le premier ministre actuel reste en place et le cabinet sera légèrement remanié ».

Le porte-parole a rassuré que le bord de la rivière capitale de Bangui fût calme aujourd’hui matin, mais la Seleka cherchait toujours à contenir les pillages sporadiques qui ont éclaté hier après la chute de M. Bozizé.

Seleka, qui est une coalition de cinq groupes rebelles, dont le nom signifie « alliance » dans la langue Songo, a été accusée par Bozizé d’avoir enfreint la convention de janvier en omettant d’intégrer leurs combattants dans l’armée.

Au contraire, ils ont lancé les hostilités jeudi dernier, allant rapidement vers le sud jusqu’à ce qu’ils se sont emparé de la capitale, balayant une force de l’Afrique du Sud de 400 hommes qui ont tenté de défendre Bangui. Un témoin a confirmé aux médias qu’au moins neuf sud-africains ont été tués dans un revers à ses efforts pour étendre son influence sur la région.

Paris, qui avait déjà 250 soldats en république centrafricaine, a envoyé 300 autres soldats pour assurer la sécurité de ses citoyens et les installations diplomatiques.

Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius a dit qu’il n’était pas nécessaire d’évacuer ses 1200 ressortissants, dont la plupart sont dans la capitale.

« Les choses sont sous contrôle de notre part en ce qui concerne les ressortissants français », a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius.