Bonne nouvelle pour le ministère français de la Défense : son homologue a obtenu du Conseil des ministres espagnols qu’un avion de transport Hercules embarque 60 militaires pour renforcer la présence française en Centrafrique. L’avion pourra aussi être utilisé par les forces françaises.

Tant la gauche, que la droite (parfois narquoise), déploraient qu’en Centrafrique comme au Mali, les forces armées européennes semblent très timides à s’engager en appui de celles de la France. D’une part, ce n’est pas tout à fait vrai au Mali (même si les contingents européens sont réduits et cantonnés à des rôles de formation), et d’autre part, c’est devenu faux, ou plutôt partiellement faux, « en Centrafrique » (en fait, au Gabon et au Tchad).

La demande de la France a été entendue en Espagne. La ministre Soraya Saenz de Santamaria a indiqué à la presse espagnole lors d’une conférence de presse que divers pays répondraient positivement. L’Espagne ne sera donc pas un cas isolé, semble-t-il, après la décision d’embarquer 60 militaires dans un avion Hercules qui restera avec eux en Centrafrique pour un temps indéterminé. L’Hercules aura des emplois de « soutien logistique » variés.

Selon des sources militaires espagnoles consultées par Europa Press, les 60 militaires ne seront pas engagés directement en Centrafrique mais viendront renforcer le dispositif français à Libreville et Yamena. Un autre Hercules et un contingent similaire espagnol sont déjà à Dakar, pour soutenir les opérations au Mali. Mais une centaine de militaires espagnols se trouvent déjà au Mali, pour des missions de formation.

Le bilan approximatif et provisoire de l’Onu pour la Centrafrique fait état de plus de 600 morts (dont 450 environ à Bangui, la capitale). Environ 160 000 personnes auraient trouvé refuge dans divers sites de la capitale, essentiellement autour de l’aéroport, des églises ou mosquées. La HCR fait état de la montée d’un « sentiment anti-français » parmi la minorité musulmane.

On ne peut préjuger de l’effet d’entraînement de la décision espagnole et de la forme que pourrait prendre un engagement de divers pays européens en Centrafrique (ou en appui des forces françaises). Mais cela peut déjà être considéré comme un véritable « précédent ».