Il était une fois au III ième siècle une jolie fille de haut rang. Elle s’appelait Barbe, aurait vécu dit-on à Héliopolis sous l’empereur Maximien, devenu Baalbeck aujourd’hui. Son père, Dioscore, soucieux de garder intacte sa virginité, de la préserver du prosélytisme chrétien décida de la cloîtrer dans une tour. Mais la belle baptisée à son insu par un prêtre déguisé en médecin, éprise de lecture d’écrits religieux, se sentit foudroyéé par l’appel de Dieu jusqu’à vouloir lui consacrer sa vie. Et, dans sa prison dorée, Barbe la juvénile, se sentant fort opprimée apprit peu à peu à endurer les brimades injustes qui lui étaient infligées par la grâce de la prière. Un jour, sous l’emprise de sa foi, elle décida de faire percer dans son "enclos" une troisième fenêtre. Une troisième fenêtre pour y symboliser la Trinité et couvrit d’innombrables croix les murs, histoire d’extérioriser cet amour infini qui l’étreignait, qui débordait.
Lorsqu’au détour d’une visite, Dioscore s’aperçut de la force de spiritualité de son enfant, gravée en signes sur les murs, il mit le feu à la tour et ne l’épargna pas de ses foudres qui l’ébranlèrent. Alors un jour, Barbe pour mettre fin à cette tyrannie, se serait déguisée dit-on, avant de prendre la fuite. S’ensuit une interminable poursuite au terme de laquelle, l’impitoyable père ne pouvant se suffire de la rude punition infligée à la fugitive la soumit au tribunal de Marcien, gouverneur de la province. Là, conformément aux édits promulgués contre les chrétiens, on châtia impitoyablement Barbe. Elle n’avait que seize ans…
Marcien usa de tous les moyens afin de ramener l’enfant à la raison mais en vain car ni la douceur des mots, ni les pires des tortures ne parvinrent à la faire la fléchir. Les coups destinés à l’anéantir, paradoxalement l’élevait aux cieux dans un état d’exaltation allant jusqu’à guérir miraculeusement ses plaies saignantes rendant ainsi, encore plus incommensurable sa piété. Et, lors d’une seconde comparution, forte de ses profondes convictions, l’adolescente s’obstina à demeurer hermétique aux harcèlements les plus rudes.
Lorsqu’à chaque correction, la douleur atteignait son paroxysme, elle s’extrayait du monde d’ici-bas pour se réfugier dans l’au-delà et devenait prière ce qui la rendait insensible à toutes ces tortures. Alors, désabusé par tant de véhémence, Marcien s’en alla quêrir une autre idée de barbarie susceptible de l’extirper "du mal" en la livrant en pâture aux foules dans toute sa nudité. Désemparée, l’enfant implora Dieu de toutes ses forces lorsqu’il advint que tels les nuages couvrant le ciel, tels les ténèbres voilant le monde, son corps si frêle se drapa de lumière ôtant ainsi sa vue aux idolâtres.
Constatant qu’elle demeurerait inébranlable face aux diverses déclinaisons du supplice, Marcien décréta alors le châtiment le plus lourd : lui trancher la tête. Il semblerait que Dioscore, son père se porta volontaire pour l’exécution du meurtre. Alors pour ce faire, il emmena son enfant vers les cimes d’une montagne où, dans un élan de dévotion, Barbe s’agenouilla pour remercier Dieu de la laisser mourir en martyre. Alors que des voix célestes résonnaient en elle, son père lui coupa la tête. C’était le quatre décembre.
C’est, empli d’un sentiment de fierté que son père s’en fut à la Cour mais n’arrivera pas à destination car foudroyé par le ciel, son corps devint débris de cendres. Quand les chrétiens vinrent réclamer son corps, ils n’osèrent utiliser son prénom de baptême chrétien et la nommèrent comme tout le monde, la barbare d’où son nom sainte Barbe. Barbara s’est substitué à Barbe dans le calendrier romain en 1969. La Sainte de l’Eglise catholique et orthodoxe, puissance du feu, invoquée pour être protégé des foudres, est aussi patronne des pompiers, des mineurs, des pétroliers, etc. Elle est souvent représentée portant une tour à trois fenêtres, un livre, une palme de martyre, une hostie…
En ce quatre décembre, début de la période de Noël dite la Calendale, la Sainte Barbe est commémorée dans plusieurs parties du monde et sera l’occasion de bon nombre de manifestations. Au Liban, son lieu de naissance, les enfants se souviendront d’elle en se déguisant et en faisant du porte à porte.
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[b]Bonjour Coquelicot,
Ste Barbe, était également la « patronne » de Mineurs dans les mines de charbon du Nord-pas-De-Calais.
Mineurs de fonds, les « gueules noires » comme on les appelaient, et les mineurs de jour, qui regroupaient tous les salariés des Houillères nationales : (menuisier, peintre, maçons etc..;)
Car le Mineurs étaient logés dans de petites maisons accolées les unes aux autres, appelées CORON.
Il fallait donc plusieurs corps de métier pour entretenir ces maisons des Houillères.
Je me souviens d’autant plus de cette fête, que j’ai eu un père menuisier aux Houillères.
Et la Ste Barbe était fêtée avec allégresse dans notre Région.
parfois les H.N., accordaient une prime, ou un jour de congé, payé.
Juste pour le souvenir :
Un puits de Mine (chevalet).
Ils sont maintenant classés monuments historiques, car tous fermés.
On n’exploite plus le charbon dans le Nord-pas-De-Calais
L’expression : « aller à la FOSSE », voulait dire que le mineur se rendait au travail, et descendait sous terre pour extraire le charbon dans des conditions précaires, qui ont fait de nombreux morts, quand les « Fosses » étaient encore en exploitation.
[img]http://www.nordmag.fr/patrimoine/histoire_regionale/histoire_charbon/chevalementp-lievin.jpg[/img][/b]
Bonjour, bonjour chère Sophy,
Merci pour ces infos et je vais rajouter qu’au Liban, la célébration la plus remarquable se déroule à Amchit, ville située au Nord de Beyrouth à quelques minutes de Byblos, ville phénicienne et où se trouve une belle église qui lui est dédiée.
D’après la légende, Barbe se serait cachée dans un champ de blé durant sa fuite et se serait nourrie de cette céréale d’où la tradition libanaise d’offrir à la Ste Barbe une collation à base de céréales garnie de pignons, d’amandes, de noix et d’autres gâteaux.
Excellente journée !
Effectivement coquelicot, cette fête s’appelle au Liban l’aïd el barbara , de délicieuses pâtisseries libanaises accompagnent cette nuit de porte à porte .
Je profite de l’occasion pour souhaiter une bonne fête aux pompiers de france et de grenoble en particulierq ui sauvent tant de vies chaque année grâce à leur courage ,leur bonne formation et leur travail cnsciencieux .
Je garde un si beau souvenir de aïd el Barbara qui ressemble à Hallowen !
Vous avez bien raison Pax, de souhaiter une bonne fête à tous les pompiers de France dont le plus grand nombre se compose de bénévoles, en plus !