Il y a quelques jours, nous avons voté pour élire nos députés européens.Pour une fois, les pronostiqueurs ne s'étaient pas trop trompés.

Bien que le grand gagnant de cette élection soit l'abstentionnisme avec un score de près de 60 %, il est évident que le Parti socialiste a pris une nouvelle claque.

Dans ce parti, chacun y a va de son explication. Certains ont même osé dire que c'était de la faute des électeurs qui une fois de plus n'avaient rien compris mais le lot de consolation la plus souvent  adopté par les sempiternels éléphants du parti que nous avons pu entendre sur les différents médias était que de toute manière le total des voix de gauche était supérieur aux voix de droite.

Le PS s'est donc fait administrer une fessée que nous pourrions qualifier de magistrale.

Il a d'ailleurs failli passer pour la seconde fois en moins de dix ans troisième parti politique de France lors d'une élection alors que sa place est normalement celle de premier ou de second parti de France. Ses valeurs sont en accord avec celles de la société française en général. 

Rappelons nous des présidentielles de 2002. Qui s'attendait que le second tour se joue entre Lepen, et Chirac?

Même Jean Marie Lepen ne s'y attendait pas puisqu'il n'avait pas préparé de cette discours pour cette éventualité.

Le PS dirige bien des grandes villes dont la ville de Lyon qui est pourtant réputée comme étant une ville de droite. Il dirige bien des conseils généraux et quasiment tous les conseils régionaux et tout cela avec bien souvent un réalisme évident qui est sans aucun doute la preuve s'il en était besoin de la qualité des hommes qui le compose. 

A Lyon Gérard Coulomb désoriente la droite locale en adoptant une gestion considérée comme étant de droite et en se faisant réélire. Il compte même parmi ses soutiens des industriels locaux importants.  Lyon est en train de devenir la seconde ville de France sous sa direction.

Alors pourquoi le PS se plante t il à chaque élection nationale depuis une dizaine d'années?

Pourquoi a t il perdu les trois dernières présidentielles?

Je pense qu'à cela, il y a deux raisons principales:

La première est que pour des raisons idéologiques, les élus socialistes n'osent pas proposer au niveau national ce qu'ils font en région ou dans leur ville. Madame Aubry, premier secrétaire en est d'ailleurs le meilleur exemple. Pourquoi ne propose t elle pas comme programme pour le parti qu'elle dirige une feuille de route composée des solutions qu'elle met en oeuvre avec brio dans la ville de Lille qu'elle dirige et où elle semble appréciée?

Idem pour Jean Marc Eyrault à Nantes ou Bertrand Delanoé à Paris et encore bien d 'autres.

Alors pourquoi n'arrivent ils pas à proposer au plan national ce qu'ils font au plan local? Sans doute parce qu'à la direction du PS, on estime qu'on a le droit de faire mais qu'intellectuellement, on n'a pas le droit de dire, on n'ose pas. On est coincé dans de vieilles arcanes socialistes. Le PS s'autocensure.

Mais je pense que la raison principale pour laquelle le PS n'a encore aucune chance de vaincre lors d'un scrutin national, c'est qu'il n'a pas encore trouvé son Nicolas Sarkozy ou pour ne pas fâcher le monde socialiste son nouveau François Mitterrand.

Mais François Mitterrand n'est plus sur le marché car il nous a quitté il y a maintenant une douzaine d'années.

N'en déplaisent aux détracteurs de Sarkozy ou de Mitterrand, ces deux hommes avaient en commun la qualité qui fait gagner en politique. 

Et ce n'est pas un super programme.

C'est le fait de savoir parler aux hommes. La qualité d'être capable de faire accepter l'inacceptable à des personnes totalement opposées.

En son temps, (le temps de François Mitterrand) le PS n'était pas différent de ce qu'il est aujourd'hui.

Il était éclaté, divisé, paranoïaque mais trop démocrate et pourtant François Mitterrand avait réussi le tour de force de faire accepter le programme commun de la gauche aux différents courants du parti et à ses alliés.

Une idée  politique géniale qui avait servi à créer et à assurer l'hégémonie du parti socialiste absorbant quasiment le PC au passage. 

Ce qui en manque au PS actuellement, c'est un homme qui soit capable de faire le grand écart et d'accorder l'inaccordable: la gauche et la droite du parti. Il faut que Mélanchon et Strauss Khan se parlent et acceptent de travailler pour un seul homme.

Je pense que tant que le PS n'aura pas trouvé l'homme capable de cet exploit, il n'aura guère de chance de gagner un scrutin national.

Ce qui manque au PS pour gagner, c'est Nicolas Sarkozy!