C’estd’autant plus malvenu que ceci semble faire partie d’une stratégiepolitique du gouvernement actuel, à quelques mois des électionsrégionales… En effet, il est facile d’arriver à la conclusion que,comme pour l’élection présidentielle de 2007, l’UMP tente de séduirel’électorat d’extrême droite en ressortant le débat sur "l’identiténationale", dont le principal sujet reste l’éternel et épineux problèmede l’immigration et de l’intégration à la Nation française.
Pourtant,ce débat met en lumière une réelle nécessité de crever l’abcès,justement au sein de la population française. L’histoire contemporaine(appellation de l’Histoire depuis la Révolution française en 1789 à nosjours) nous a montré les dérives possibles du nationalisme, et nousgardons d’importantes séquelles de ce passé proche et pourtant déjà siloin. La "personnalité" des français, l’idée de la France et de cequ’elle représente a aussi évolué et nécessite peut-être d’êtreredéfinie. Enfin, les nouvelles technologies et Internet nous apporteaujourd’hui de nouveaux moyens de communication. Tout cela conduit àune véritable opportunité de s’exprimer, peu importe notre statut, etd’user de notre liberté d’expression pour dire à voix haute – enfin -ce qu’on pense tout bas.
Je me contenterai ici d’analyser les commentaires, pour la plupart anonymes, faisant suite à des articles de presse ou bien des posts de blogs personnels, à propos de l’identité nationale.
Dans chaque série de commentaires, peu importe le ton de l’article, il ressort systématiquement les thèmes de la guerre d’Algérie, la décolonisation française, l’immigration et l’islamisation de la France.
Les sujets de conversations dérivent fatalement sur les "étrangers", forcément exclus de "notre" identité nationale de français, peu importe leur situation, voire leurs papiers français. On bascule alors rapidement vers le souci "religieux" et le danger de l’islamisation de la France – comme si la religion était forcément celle de tous ceux qui veulent aujourd’hui devenir français. La suite n’est qu’une puante prose raciste et xénophobe, toujours rédigée par des anonymes, bien entendu…
La "personnalité" des français
Et justement: qu’est-ce qui fait qu’on est français et pas un "étranger"? On porte une casquette et on mange du pain et du fromage à chaque repas en dégustant un verre de vin? C’est parce qu’on a lu tous les classiques des grands auteurs français, qu’on est sensible à l’esprit des "Lumières" et qu’on parle la langue de Molière? Doit-on ressortir le débat sur le droit du sol ou du sang, ou plutôt se demander qu’est-ce qui nous rassemble???
Pour moi, le fait d’être français résulte de l’idée de Nation, prônée au moment de la révolution française (fête de la Fédération en 1790) et défendue par la France: celle de choisir d’appartenir à une même entité (la Nation) dans le sentiment d’une appartenance commune. Il ne s’agit pas d’un concept limité à des critères figés tel que l’histoire commune, la géographie (le territoire), la religion ou la langue.
Bien évidemment, certains critères comme la langue française sont indissociables de la "Nation française", mais toutes les langues et dialectes régionaux (breton, basque, occitan, catalan, etc.) le sont également. Toutes les cultures et traditions régionales, la gastronomie, etc. sont parties intégrantes de la "France". C’est ce qui en fait la beauté, la richesse, et une Nation dans le sens strict du terme…
En dehors de toute considération ethnique, historique et religieuse, la France doit appliquer cette idée de Nation à tous ceux qui souhaitent partager notre héritage et penser à un futur commun dans un lieu géographique donné. La France a toujours été vue comme "le pays des droits de l’Homme", pays de libertés et terre d’accueil, ouverte à toutes les bonnes volontés qui souhaitent œuvrer pour ce pays. A qui peut on interdire de partager ces valeurs qui sont si chères à nos yeux de petits français?
Internet & Liberté d’expression
Internet, ce formidable outil avec lequel nous pouvons facilement communiquer, s’informer et aussi de réagir. Laissons de côté le statut anonyme des auteurs, qui montre bien soit dit en passant, la fierté d’exposer ou pas ses opinions au grand jour… Revenons plutôt sur cette avalanche de commentaires et sur l’impressionnante implication des internautes sur le sujet de l’identité nationale. Notre liberté d’expression nous permet de dire exactement ce que l’on pense et les règles de "bienséance" sont vite oubliées : l’incitation à la haine raciale est quasi permanente dans ces commentaires – ce qui donne envie d’ailleurs de proposer un autre débat sur les "dérives" de la liberté d’expression sur Internet…!
Alors, quel est le "bon" côté de ces débats citoyens sur la toile?
Enfin nous voyons clair dans l’opinion française et nous pouvons identifier les principaux problèmes afin de trouver des éventuelles solutions…
– Le problème du passé colonial de la France – toujours non digéré par les anciens et leurs enfants (babyboomers), incompris et mal interprété par la jeunesse
– Le problème de la «fierté» française: le français confirme le préjugé d’arrogance qu’on lui prête dans le monde en étant si contradictoire avec ses propres valeurs (Liberté, Égalité, Fraternité, etc.) et la reconnaissance de son histoire, voire de ses erreurs…
– Le véritable problème du racisme en France, non avoué et pourtant si criant, si flagrant même au sein de notre gouvernement…
Les commentaires publiés sur Internet – et donc très largement accessible – ne font que mettre en lumière les opinions souvent non avouées des français et la déchirure générationnelle. Dans une certaine mesure, ceci ne fait que (re)confirmer que l’épisode colonial de la France n’a toujours pas fini d’animer le cœur des français, et en particulier pour l’Algérie. Cette "défaite" ne passe toujours pas pour certains et cette animosité s’étend forcément à l’ensemble du Maghreb et de l’Afrique, principaux concernés par le terme "étranger". On remarquera d’ailleurs une quasi absence de commentaire concernant le désir d’établissement en France des migrants d’Europe de l’Est ou d’Asie.
Nous pouvons donc conclure que la France n’a pas de problème d’identité avec les "étrangers" mais bien avec les arabes et les noirs (d’Afrique ou des Antilles puisque peu de français font la différence…). La religion et en particulier l’Islam, n’est qu’une «bonne» excuse, sachant que le contexte international actuel est très largement responsable de cette peur de l’islamisation.
Il s’agit également d’une question de génération: les jeunes (au moins jusqu’à 30-35 ans ;o), qui n’ont pas connu les guerres, la décolonisation, et qui sont nés dans un monde "stabilisé", souhaitent non pas oublier mais dépasser ces épisodes sordides de l’histoire de France. Ils ne la connaisse que par l’école (autant dire mal…) ou bien via leur famille (parent, grand-parents) et leurs histoires personnelles.
Pour ma part, il me semble que nous avons vécus autrement, nos copains de classe, nos profs, nos employeurs et nos collègues, nos amis peuvent être issus de l’immigration ou de parents étrangers, et on voit pas la différence avec les "autres" français.
Pour conclure, le débat sur l’identité nationale en France va peut-être permettre de renouer le dialogue entre les français, qui ont eux même une idée de la France si différente et qui est finalement, un peu de toutes ces idées à la fois…
J’ai confiance dans la jeunesse, ceux qui se foutent de la guerre d’Algérie, qui ne font pas de différence à propos de la couleur de peau ou des origines ethniques et/ou géographiques.
La France doit se réorganiser de l’intérieur si elle veut que sa jeunesse ait envie de défendre ses valeurs… Et c’est certainement là l’enjeu le plus important du débat sur l’identité nationale….
Pendant que vous débattez, il se passe des choses en Nouvelle-France…
Si vous avez à coeur la langue de Molière, pouvez-vous faire circuler dans votre milieu!
Merci à l’avance!
CENTRE-VILLE DE MONTREAL
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Une anglicisation fulgurante en photos et vidéos
Déjà un millier d’infractions possibles à la loi 101!
Et ce ne sont ni des rumeurs, ni des ouï-dire, ni des peurs mal-fondées, ni des épouvantails à moineaux, ce n’est qu’un constat.
Et comme Paul Watzlawick, philosophe et grand psychanalyste, dit bien dans sa formule: « La déliquescence des cultures précède la disparition des sociétés ».
« Quand nous défendons le français chez nous, ce sont toutes les langues du monde que nous défendons contre l’hégémonie d’une seule. » – Pierre Bourgault
Allez constater sur ce site pour voir en totalité le millier d’infractions à la loi 101
au centre-ville de Montréal :
http://www.imperatif-francais.org/bienvenu/articles/2008/montreal-anglais.html
Pour un bref apercu (si vous manquez de temps), allez visitez ce lien:
http://www.youtube.com/user/montrealenfrancais
Gilles Thompson