« Causes perdues … », merci Bernard.

J’aime beaucoup Bernard Lavilliers et son précédent album m’avait un peu déçu. Son dernier opus est nettement plus convaincant. Certains lui reprocheront de nous servir toujours un peu la même soupe. C’est vrai, Bernard Lavilliers fait du Bernard Lavilliers !

L’éternel bourlingueur n’a pas son pareil pour nous emmener sous les Tropiques. Les textes toujours incisifs et revendicatifs, la salsa, le reggae ou les lancinantes saudades comme décor, une voix chaude et sensuelle, des mélodies faciles servies par un accompagnement très « latino ».

Le gars de Saint-Etienne, chanteur de gauche par atavisme, nous rappelle par le titre de cet album qu’il ne croit pas plus que ça à la portée des chansons engagées.

J’aime particulièrement la première chanson « Angola », ce chef d’œuvre de la musique africaine qu’il interprète avec Bonga, son créateur. Un régal de sensualité que j’écoute en boucle depuis hier. La basse obstinée sol – si bémol – do – mi bémol vous trotte dans la tête longtemps. Ce blues mélancolique vous tire les larmes des yeux avec la voix rauque sublime de Bonga qui donne des frissons. Rien que pour ce bijou, il faut acheter l’album.

« L’exilé », le deuxième titre est un Lavilliers pur jus, un peu banal.

« Causes perdues » est une salsa bien balancée comme on les aime. C’est ce que j’aime chez Lavilliers, cette capacité à intégrer ces musiques latines et les faire siennes. L’envie de danser me prend tout à coup.

« Sourires en coin » est une jolie saudade que ne renierait pas Cesaria Evora.

Avec « Identité nationale » met un peu plus les pieds dans le plat et évoque directement la politique française. Pour cette chanson, pas de musique langoureuse, mais un « Y en marre » scandé par les chœurs. Un texte percutant presque parlé que beaucoup d’anti-sarkozystes apprécieront. La dernière chanson « Les aventures extraordinaires d’un billet de banque » est assez amusante et nous rappelle que Lavilliers était un grand ami de Léo Ferré.

Un album vraiment réussi ! Merci Bernard.

Vous pouvez écouter cet album sur Deezer.

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