L’Amour sans le faire…

L’asexualité ! Le mot est lâché… Elle concernerait 1% de la population. Parlons au conditionnel, puisque l’on fait dire aux chiffres ce que l’on veut et que sur le sujet qui nous concerne (enfin, je veux dire, le sujet qui est traité, là…), beaucoup auront tendance à rester muet… Le chiffre est sans doute plus important, d’ailleurs, puisque la seule étude (américaine) sérieuse réalisée sur le sujet date de 2004, et que beaucoup ne sont pas conscients de leur « état ».

Après les pros ou anti « mariage pour tous », les asexuels se font entendre. Ils veulent que leur « orientation » soit reconnue. Mais reconnue vraiment, pas comme un handicap ou une tare. Ils sont capables d’éprouver de l’amour mais ne le font pas, l’amour. Ils ne couchent pas, ni avant, ni après, au grand jamais. Qu’ils soient hétéros ou homos, ils ont une attirance sexuelle mais ils n’éprouvent pas de désir sexuel. Oui, mais, si on est « attiré » c’est qu’on a envie, non ? Non ? Ah bon. Tenons-nous le pour dit : Il y a des gens que le sexe dégoûte et qui n’éprouvent aucun plaisir à en user.

Qu’en disent les médecins ? Ah… ! Les sexologues affirment que leurs cabinets sont remplis de patients souffrant de manque de désir et souhaitant guérir (Sûr que ceux-là ne désirent pas faire partie des statistiques, du 1% !)….  De là à dire que les asexuels sont malades… Ont quelque chose qui ne tournent pas rond… ? Non, quand même. Bah, le mystère demeure. Des couples témoignent, quand même, de leur amour non consommé, de leur bonheur sans sexe. De leur sentiment purement platonique… 

Forcément, dans un monde où le sexe s’affiche partout, dans la rue, sur petits ou grands écrans, dans une société où le sexe fait « genre » et fait vendre, c’est dur pour les asexuels de ne pas passer pour des martiens. Ce sont des OVNI (On Veut Notre Identité). Non, ça c’est moi qui le dit, histoire de dédramatiser…

Le 26 avril dernier l’AVA (association pour la visibilité asexuelle!) organisait pour la première fois une « journée de l’asexualité ». Une journée de plus, me direz-vous… Mais bon, une journée ne nuit pas, hein ? Et puis surtout, ce fut une occasion pour les asexuels de tous poils de se faire entendre. C’est gagné. Ils en rêvaient ? Les médias l’ont fait.

De nos jours, tout se revendique. Chacun revendique le droit minimum d’exister. Et puis, il faut revendiquer aussi une « appartenance », faire partie d’un groupe, d’une caste, d’un mouvement, réclamer une journée… Seul, c’est plus dur…

Sur ces mots, exempts de tout érotisme, je vais m’offrir un petit dessert… Ouf, j’en ai envie !