Bien m’en fut d’aller voir ‘Canine’, un film du jeune réalisateur Yorgos Lanthimos, qui a reçu le prix ‘Un certain regard’ du festival de Cannes 2009. En effet, bien m’en fut car sinon, je n’aurai pas découvert ce film assez mystique à la mise en scène minimaliste qui nous laisse dans un état songeur.

      ‘Canine’ raconte l’histoire d’un couple ayant pris la décision d’élever leurs trois enfants dans une grande maison à l’écart de toute société. Ces enfants, deux jeunes filles et un jeune homme, ne connaissent personne hormis leurs parents et une femme mise au courant de la ‘situation’ et payée pour assouvir les besoins sexuels du jeune homme.

      La progéniture enfermée ne connait rien du monde extérieur, la télévision ne leur sert qu’à visionner des vidéos de famille, le téléphone n’est accessible qu’aux parents et est enfermé sous clé, les journaux ou livres sont inconnus… Les enfants seront jugés aptes à sortir de la maison lorsque leur canine droite tombera…

      Je me suis décidée à voir ce film poussée par l’étrangeté de la bande annonce. En fait celle-ci mettait en avant tout les moments forts du film. Mais le visionnage de ‘Canine’ reste un moment de curiosité extrême et d’avidité. Le spectateur est assimilé au statut de voyeur puisque durant tout le film, on se retrouve plongé dans les mêmes lieux : les pièces de la maison, et on suit les mêmes personnages : les membres de la famille, on assiste aux comportements sociaux des plus communs aux plus dérangeants, aux activités mises en place pour combler l’ennui, on s’accoutume aux règles singulières de la maison…

 

      ‘Canine’, un film dont on ressort plein d’interrogations, car qu’apporte ce film et que veut-il montrer ? Pour moi, par le biais de cette expérimentation sociale, c’est un regard sur l’importance de l’Autre. Mais à chacun de se faire sa propre opinion.