Les camerounais se rendront théoriquement en octobre prochain aux urnes pour élire leur président de la république.  A quelques mois seulement de ce grand rendez – vous à la fois capital et délicat, l’heure est aux tractations et spéculations de toutes sortes. Dans tous les différents états – major des formations politiques, les préparatifs vont bon train, chacun à sa façon. Cependant, à l’exception du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais  (parti du président sortant) qui se rend plus visible et plus actif sur le terrain, les partis d’opposition semblent opter pour la discrétion ; toute chose qui invite plus d’un observateur averti à se demander si cette « stratégie » de l’opposition ne lui sera pas au finish  préjudiciable,  surtout quand on sait quelles sont les difficultés de l’opposition camerounaise.

* photo google

 

Rien n’indique officiellement que Paul Biya sera candidat à sa propre succession aux élections présidentielles d’octobre prochain ; cependant,  plusieurs indicateurs nous permettent de croire qu’il serait sauf surprise de dernière minute une fois de plus le porte – étendard du RDPC à ce scrutin.

En effet, alors que le septennat en cours débuté en 2004 était légalement le dernier,  l’homme du 06 novembre 1982 a déjà en 2008, modifié la constitution pour faire sauter le verrou de la limitation des mandats. Aussi, depuis quelques mois, des « militants » organisent sur toute l’étendu du territoire national des meetings pour lui demander de se représenter pour un nouveau mandat afin disent – ils,  de poursuivre et de parachever l’œuvre qu’il a entamé depuis près de trente ans aujourd’hui ; des faits qui ne sont pas totalement innocents !

Agé aujourd’hui d’un peu plus de 77 ans, l’homme fort de Yaoundé jouit d’une  popularité relative auprès de ses concitoyens. Aussi, face à une opposition en panne d’imagination, Paul Biya n’éprouvera aucune difficulté à se faire réélire à la tête de  « l’Afrique en miniature ».

Est –ce alors à penser que son bilan après 29 ans passés à la magistrature suprême est satisfaisant ? Difficile de dire oui, dans la mesure où presque tous les jeunes camerounais vivent au chômage, l’eau potable est distribuée à Yaoundé (capitale du pays) par des camions citernes des sapeurs pompiers, ou encore, des millions de camerounais meurent encore de faim. Plutôt, le digne fils de Mvomeka a pendant de longues années mis sur pied de grands mécanismes pour broyer l’opposition ; aussi, son régime a pratiquement fait du RDPC, la seule voie pour atteindre la réussite ; c’est ainsi que beaucoup de camerounais y ont adhéré, par pour des raisons idéologiques, mais par opportunisme politique. Toujours, l’organe chargé d’organiser ces  élections (ELECAM) est loin de faire le consensus ;  puisque ses membres ont été nommés presque unilatéralement par Monsieur Biya.

L’opposition de son côté, divisée,  abattue et affaiblie par la machine au pouvoir, s’embrouille et passe son temps à pleurnicher, plutôt que de sensibiliser la population camerounaise sur l’importance de leur prise de conscience.

A l’état actuel des choses, Paul Biya, s’il est candidat aux prochaines présidentielles administrera une fois de plus une fessée à l’opposition camerounaise ; en ce sens qu’il est le seul à ce jour à mobiliser tous les moyens, même ceux relevant  la fortune publique pour cela, en face d’une opposition myope et somnolente.