Certains ont présenté Louis Paul Motaze au lendemain du réaménagement ministériel du 09 Décembre 2011 comme l’un des lésés de cet décret présidentiel. Et pourtant ! Car au jour d’aujourd’hui, rien ne semble leur donner raison.

Dans l’une de ses parutions de cette semaine, le quotidien camerounais « Mutations » a dans un article intitulé « Philemon Yang/Louis Paul Motaze: Comme chien et chat » décrié le climat presque conflictuel qui régnerait actuellement entre le Premier Ministre et son Secrétaire Général. Selon le journal de Xavier Messe, les deux personnalités seraient actuellement à couteaux tirés ; ceci, parce que Louis Paul Motazé, membre de la famille présidentielle et « enfant adoptif » de Paul Biya, se considérerait comme le véritable Premier Ministre, au point de prendre certaines décisions sans informer celui qui logiquement est son patron. Aussi, ce dernier jouerait un rôle « d’espion » auprès de Philémon Yang. Une situation déjà connue presque de tous à la Primature, comme le reconnais ici dans les colonnes de « Mutations » un responsable de cette structure «Le P.M est très agacé par le comportement de son S.G. En réalité, ce dernier confond le palais de l’Unité à la maison familiale, pour y avoir grandi. Mais ce que M. Yang ignore, c’est que M. Motazé a été investi d’une mission lorsqu’il a été nommé: celle de le surveiller dans son action. C’est une attribution non écrite. Il est dans les habitudes du chef de l’Etat de nommer à côté d’un pouvoir formel un contre-pouvoir informel, qui lui rend directement compte. Cela s’appelle aussi diviser pour mieux régner» affirme ce haut responsable de la Primature sous anonymat.

Cela traduit clairement la stratégie désastreuse mise au point par Monsieur Paul Biya depuis près de trente années. Une « stratégie » basée sur le trafic d’influence, l’inertie, le tribalisme, et le népotisme au sein de l’appareil étatique. Et, cela confirme ce que décriait dans l’une de ses lettres l’ancien Ministre Marafa Hamidou Yaya actuellement détenu à la Prison de Yaoundé  pour qui,  certains ministres de Paul Biya ne seraient en réalité  que de simples fonctionnaires nommés dans une logique d’équilibre régional, pour consoler certaines régions du pays.

Selon une règle non écrite, le Président étant francophone, la primature revient à un anglophone. Mais ne faisant pas confiance à ces derniers, Paul Biya, nomme généralement aux côtés de ce Premier Ministre sans réel pouvoir un secrétaire Général qui dans les faits a plus de pouvoir que son patron. D’ailleurs, au Cameroun, le Premier Ministre et les autres ministres sont généralement nommés par le même décret et le même jour. Dès lors, l’on comprend que les premiers Ministres de Paul Biya ne sont en réalité que les « premiers » des ministres, sans aucune influence  sur les autres ministres. Ce que tente de refuser l’actuel Premier Ministre. Et, certains spécialistes vont jusqu’à croire que ce dernier pourrait dans les tous prochains jours remettre sa démission au président Camerounais, pour riposter contre ce mépris à son égard.