L’élection présidentielle a toujours constitué dans la vie d’une nation un événement historique et hautement capital ;  en ce sens que c’est un processus qui, à son terme permet à un pays de se doter d’un chef.

C’est ainsi qu’à la veille de chaque élection présidentielle, on note généralement une effervescence sans nulle pareille. Aussi, afin de gagner en crédibilité tant sur le plan local que qu’international, chaque pays devrait rassembler tous les ingrédients, afin de servir à son peuple un scrutin juste et transparent.

Les camerounais se rendront aux urnes le 09 octobre prochain pour élire leur président de la république. Ils sont exactement 23 candidats dont l’actuel président Paul Biya, à vouloir présider aux destinées du Cameroun durant les sept prochaines années. Seulement, contrairement aux scrutins passés, difficile dans les rues de Yaoundé de noter une quelconque effervescence. Les camerounais continuent de vaquer sereinement à leurs occupations. Mêmes dans les lieux publics parfois centres de toutes les discutions, le débat sur la présidentielle ne semble rien dire aux citoyens qui préfèrent plutôt se poser des questions sur leurs conditions de vie. C’est le cas de ce jeune vendeur de chaussures, rencontré au marché vogt-mbi au centre de la capitale camerounaise : « je ne trouve pas la nécessité de parler d’une élection dont on connaît déjà le vainqueur », nous lance le jeune débrouillard avant de regretter : « pour moi le gouvernement aurait gagné en économisant ces milliards de Francs CFA qu’on va gaspiller inutilement pour une élection sans enjeux »

Cette analyse bien que naïve de l’homme de la rue est aussi bien partagée par plusieurs intellectuels, à l’instar de ce jeune enseignant de menuiserie rencontré devant le portail d’un établissement scolaire de Yaoundé qui quant à se dit plus préoccupé par ses problèmes vitaux, notamment celui relatif à son recrutement à la fonction publique qu’il vient injustement de louper : « sorti de l’ENIET depuis 2009, je ne suis toujours pas recruté à la fonction publique. Même dans le cadre des 25000 emplois promis par le chef de l’Etat à la jeunesse, je n’ai pas été retenu. Et je trouve que les candidats originaire de ma région (Ouest) ont été très lésé ; en effet, devant cette déception,  je ne me considère même plus comme un camerounais à part entière. Donc cette affaire d’élection sans enjeux ne me dit pratiquement rien ! »

Même les nouvelles provenant de l’intérieur du pays ne sont guère réjouissantes au sujet de ce scrutin du 09 octobre prochain. En outre, on constate que ce sentiment d’indifférence se trouverait  exacerbé par cette multitude de candidatures parfois fantaisistes. Car 22 candidats de l’opposition contre un président sortant au pouvoir depuis près de 30 ans au cours d’un scrutin à seul tour et en Afrique ne peut paraître aux yeux des citoyens sérieux que comme un jeu d’enfants. Il n’y a véritablement pas de suspense !

En l’état actuel des choses, il est fort probable que le taux de participation à cette présidentielle 2011 au Cameroun soit très faible ; en moins que la campagne électorale qui théoriquement commence ce samedi 24 septembre ne vienne basculer miraculeusement les choses.