En dehors des élections présidentielles d’octobre prochain, l’autre événement majeur de cette année 2011 au Cameroun resterait sans aucun doute ce recrutement de 25000 jeunes diplômés à la fonction publique qu’a autorisé en février dernier le président de la république Paul Biya, à l’occasion de la fête de la jeunesse.
Juste quelques jours après cette annonce historique, le premier ministre chef du gouvernement chargé de mener cette opération a mis sur pied un comité inter – ministériel à cet effet. Ainsi, conformément au chronogramme défini par ce comité, les dossiers de candidatures ont été déposés du 14 mars au 14 avril dernier dans les services des gouverneurs de régions et aussi dans certaines missions diplomatiques du Cameroun à l’étranger. En un mois seulement, un peu plus de 300 000 jeunes camerounais ont effectivement fait acte de candidature dans les multiples filières ouvertes. Aussi, il ressort des toutes premières statistiques que le plus grand nombre de candidats a été enregistré dans les régions du Centre (Yaoundé), Littoral (Douala) et Ouest (Bafoussam). Cette phase terminée, les différents détachements régionaux devraient désormais après quelques réglages acheminer les fichiers et les dossiers physiques au niveau de Yaoundé la capitale, en vu de la centralisation ; nous a confié un responsable régional joint au téléphone dans l’ouest du pays. Par la suite, on procédera à la délicate phase d’authentification des diplômes ; et au plus tard le 30 mai prochain, on procédera à la publication des premières listes. Dès le mois juillet 2011, chaque lauréat devrait déjà être en possession de sa note d’affectation. Quant aux conditions de recrutements, il faut dire qu’en l’absence de renseignements fiables, les spéculations vont dans tous les sens. C’est ainsi que certains estiment déjà que les plus jeunes n’auront pas de places dans ce recrutement, alors que d’autres pour leur part estiment plutôt qu’on privilégiera les jeunes sortis des écoles de formation professionnelle (ENIET, ENIEG, ETA, ENSTP, CNFVZ, ESSTIC…) contrairement aux personnes présentant uniquement un diplôme académique, ce qui semble tout de même logique. En outre, il est important de préciser que ce recrutement se fera aussi bien sur la base de l’équilibre régional en vigueur au Cameroun depuis fort longtemps. Ainsi, on attribuerait 5% de places à l’Adamaoua, 18% à l’Extrême Nord, 7% au Nord, 15% au Centre, 4% à l’Est, 4% au Sud, 13% à l’Ouest, 12% au Littoral, 12% Nord-Ouest et 8% au Sud-ouest ; toute chose qui s’annonce très difficile au regard des disparités intellectuelles observées sur le territoire national ; car on risquerait fort bien de pénaliser les régions surdouée au profit des régions sous – scolarisées.
Le nombre de personnes ayant postulé à ce recrutement spécial du président Paul Biya illustre à suffisance le niveau de chômage qui touche la jeunesse Camerounaise ; vivement que les personnes en charge de cette opération fassent preuve d’impartialité. Aussi, avant toute chose, le comité technique gagnerait à publier dès maintenant les quotas voulus par filière ; ceci pour éviter les contestations de dernière minute. Car on connaît bien les Camerounais !