En prélude à la fête nationale de la jeunesse célébrée chaque 11 février de l’année, Le président de la république du Cameroun son excellence Paul Biya a le 10 février dernier dans une adresse à la jeunesse camerounaise annoncé un recrutement de 25000 diplômés d’entre eux  à la fonction publique.

Une décision qui a suscité de la part de ces derniers et même de leurs parents un très grand espoir ; quand on sait que la jeunesse camerounaise souffre de plusieurs maux dont le plus violent reste et sans aucun doute le chômage. C’est ainsi que nous nous sommes proposés de jeter un regard froid et citoyen sur ce « recrutement social » qui certes suscite beaucoup d’espérances, mais qui pourrait bien au finish faire plus de malheureux que d’heureux !

 

 

Comme de tradition, le président de la république du Cameroun s’est adressé le 10 février dernier à ses jeunes compatriotes. Au cours de son allocution, l’homme du 06 novembre 1982 a fait un certain nombre de promesses dont la plus retentissante reste jusqu’à ce jour sa décision de trouver de l’emploi dans la fonction publique à 25000 de ses jeunes compatriotes.

Immédiatement quelques jours après, le premier ministre chargé de mettre en pratique cette mesure présidentielle a crée un comité chargé de la sélection des candidats. Ce 09 Mars, dans un communiqué radio presse, Emmanuel BONDE, ministre de la fonction publique et de la reforme administrative par ailleurs président du comité technique chargé de ce recrutement a précisé les modalités, les conditions et les spécialités concernées par ce recrutement.

Il en ressort que ce recrutement s’adresse aux camerounais des deux sexes âgés entre 17 et 40 ans ayant un niveau intellectuel allant du primaire au supérieur, y compris les diplômés des écoles de formation. Cependant, le nombre de place par spécialité n’a pas été spécifié, toute chose qui peut faire peser de lourds soupçons d’opacité sur ce cadeau présidentiel à ses « enfants ».  toujours dans ce communiqué, il est précisé que la fiche de candidature  qui est retirée gratuitement au ministère de la fonction publique , dans ses organes décentralisés ou sur le site internet dudit ministère (www.minfopra.gov.cm) sera dûment rempli et déposé dans les services des gouverneurs de région ou dans certaines missions diplomatiques du Cameroun à l’étranger.

Cette fiche sera accompagnée de plusieurs pièces dont les seules légalisées sont  la copie d’acte de naissance et  la copie conforme du diplôme. Il faut noter que ce dossier est un dossier allégé et ne s’accompagnera pas de frais de concours,  pour permettre à un grand nombre  de personnes de postuler. Quant aux domaines et filières concernés, il faut dire qu’ils vont du jardinier aux ingénieurs en passant par les instituteurs, les techniciens, les infirmiers et autres. Toute fois, chaque personne ne devrait déposer qu’un seul dossier et ceci au plus tard le 14 avril prochain à 15 heures et 30 minutes.

Parlant à présent de l’effet que pourrait opérer ce recrutement sur le chômage au Cameroun, il faut dire qu’il ne s’agira que d’un grain de sable dans la mer ; car à l’exception de certaines grandes écoles d’élites du pays (ENAM, EMIA, ENS, INJS…), presque tous les autres diplômés des grandes écoles et universités du Cameroun sont voués totalement au chômage. Ceux même, tentant de travailler ne font que dans l’informelle.

Même comme il est présenté par plusieurs observateurs comme une promesse électorale, ce recrutement de 25000 jeunes à la fonction publique Camerounaise est sans aucun doute l’une des grandes décisions qu’a prise le président de la république du Cameroun ces dernières années en faveur de sa jeunesse ; reste seulement que l’opération se passe dans la transparence, surtout que nous connaissons le goût prononcé du Camerounais pour la corruption ! Gare aux «  gombotteurs ».