L’actualité camerounaise reste majoritairement dominée ces derniers jours par les élections présidentielles qui se tiendront le 09 octobre prochain. Bien qu’il y’ait encore à ce jour plusieurs inconnues concernant ce rendez – vous à la fois sensible et capital, on note tout de même de part et d’autre beaucoup d’effervescence ; que ce soit du côté des formations politiques ou de l’administration.
L’Elecam (Elections Cameroon), organe chargé de l’organisation ce scrutin, s’attèle elle-aussi au quotidien à réunir le maximum de conditions afin de servir aux camerounais au moins cette fois une élection libre et consensuelle. Cependant, jusqu’au jour d’aujourd’hui, l’on n’est toujours pas fixé sur la participation ou non de l’actuel chef de l’Etat Paul Biya, au pouvoir depuis près de trente ans ! Il est vrai que d’après les textes de son parti, sa posture actuelle de président national du RDPC (rassemblement démocratique du peuple camerounais) fait de lui le candidat naturel de sa formation politique à ce scrutin.
Aussi, sa modification de l’article 6 de la constitution de mars 2008 sautant le verrou de la limitation des mandats présidentiels, le lui autorise pleinement. Toutefois, depuis quelques temps, des militants de son parti multiplient des meetings au terme desquels ils signent des motions de soutien, pour l’inviter à être à nouveau candidat à sa propre succession. La directrice du journal officiel Cameroon Tribune, s’est d’ailleurs permis de publier cinq compilations de ces fameux motions de soutien sous forme de livre ayant pour titre « Paul Biya : l’appel du peuple ». Malgré tous ces « appels pressants » du « peuple », le président Paul Biya ne s’est pas encore officiellement déclaré candidat à sa propre succession alors que la date limite pour le dépôt du dossier de candidature est fixée à ce dimanche 04 septembre 2011. Ainsi, les amateurs des pronostiques en ont vu une occasion idoine pour spéculer dans tous les sens. Pour ces derniers, ce long silence de l’actuel président camerounais s’expliquerait par le fait qu’il serait entre deux pressions intenses : celle de ses compagnons qui souhaiteraient qu’il brigue un autre septennat afin de leur permettre de conserver leurs avantages, et une autre pression qui vient cette fois de la communauté internationale et qui voudrait que l’homme du 06 novembre 1982 cède la place à du sang neuf. Cependant, il faut préciser ici qu’il est difficile pour nous d’envisager honnêtement à l’heure actuelle une quelconque alternance au Cameroun, en ce sens que la relève n’est pas encore préparée, tant du côté de l’opposition que du propre parti de monsieur Biya. L’opposition vieillissante camerounaise s’est longtemps contenté de bercer les oreilles des camerounais avec le faux slogan « Biya must go ! » au lieu de bâtir un programme politique sérieux. Et au jour d’aujourd’hui, il devient important pour nous de dire de façon solennelle à l’opinion que le slogan « Biya must go ! » est un faux débat. Il est certes vrai que l’alternance est pour la démocratie ce qu’est l’oxygène pour l’être humain ; mais faut –il encore que les conditions d’une alternance démocratique soient réunies. Aucun élu du peuple du monde, fut-il le pape de la démocratie ne cédera jamais sous forme de gratification son pouvoir à l’opposition