Paul Biya: Un vrai Judoka de la politique
Au lendemain des présidentielles camerounaises de 2011, presque tous les observateurs nationaux et internationaux avaient déploré les irrégularités plus ou moins graves qui avaient entaché le processus. C’est ainsi qu’ils ont invité les autorités de Yaoundé à corriger ces manquements, et surtout à toiletter le code électoral camerounais pour le rendre juste et équitable. Et, le président Paul Biya a lui-même promis de prendre très au sérieux ces observations.
Tout récemment, il a instruit Samuel Fonkam, le président de Elecam (Election’s Cameroon), à initier une série de consultations auprès des acteurs politiques et des leaders d’opinion camerounais, en prélude à une refonte totale du fichier électoral, et surtout à l’introduction de la biométrie. Une avancée que les camerounais ont dans leur immense majorité salué. Il ne restait plus que le toilettage du code électoral.
Cette semaine, le gouvernement a déposé devant les députés un projet de loi portant sur la modification du code électoral camerounais. Comme principales nouveautés, les cautions déposées par un candidat à un poste électif ont connu une hausse significative. Par exemple, toute personne qui désirerait se présenter à une élection présidentielle, devrait débourser une caution de 30.000.000 de francs CFA, contre 5.000.000 dans l’ancien code. Aussi, ce texte précise les conditions d’élection au Senat. Seulement, à la grande désolation des camerounais, le régime de monsieur Biya a carrément refusé d’instituer une élection présidentielle à deux tours. Une situation qui choque l’opposition camerounaise qui trouve en cette loi taillée à la mesure de monsieur Biya, une « escroquerie politique » sans nulle pareille.
Ce sentiment est partagé par la société civile, qui ne comprend pas pourquoi le régime de monsieur Biya redoute un scrutin à deux tours. Ce mercredi 04 Avril, l’affaire a fait les shows gras de la presse locale. Et tout semble nous indiquer que les tous prochains jours seraient très chauds au Cameroun. Vivement qu’un consensus soit vite trouvé, dans l’intérêt de tous. Aussi, c’est à cet instant précis que la communauté internationale devrait accentuer la pression sur les autorités camerounaises, pour les inviter à prendre très eu sérieux les aspirations légitimes du peuple. Ceci, pour éviter les « pilules du lendemains » qu’elle aime souvent prescrire.