Cameroun : Pourquoi ces cours de vacance ?

Voilà un peu plus d’un mois que les élèves et enseignants camerounais sont en vacances : Question pour eux de se ressourcer un tout petit peu, afin de reprendre en toute sérénité le chemin des classes le matin du 02 septembre prochain. Surtout que la quasi-totalité des résultats des examens officiels de cette session 2013 sont désormais connus. Car, à ce jour, seuls les résultats du Probatoire de l’enseignement général et de celui de l’enseignement technique commercial restent attendus ; mais, devraient sans aucun doute être connus avant la fin de la semaine prochaine.

Seulement, contrairement à ce qui se voyait  par le passé, la période vacancière ne constitue plus pour les élèves camerounais un moment de « repos intellectuel »  et de divertissement. Les établissements scolaires ayant instauré depuis quelques années des « cours de vacances », qui permettent aux élèves de mieux se préparer pour l’année scolaire à venir.

Ainsi, durant cette période, ceux des élèves n’ayant pas pu passer avec succès les examens de passage en classe supérieure, sont priés de venir suivre des cours intensifs, afin de pouvoir s’inscrire à la rentrée en classe supérieure. Un phénomène qui a pris de l’ampleur, au point de devenir une véritable mode dans tout le pays. Surtout quand on sait que ces cours épargnent de nombreux jeunes des « déviances vacancières ».

Toutefois, ce n’est toujours pas d’un bon œil que les camerounais appréhendent ce phénomène de cours de vacance. Surtout quand on sait que certains promoteurs d’établissements scolaires ont fait de cette activité un « pointage » non négligeable. Car, gratuits ou presque par le passé, les cours de vacances qui s’étalent généralement sur une période d’un à deux mois, coutent aujourd’hui aux parents d’élèves une contribution considérable. À Yaoundé (la capitale du Cameroun) par exemple, un mois de cours de vacance coûte entre 10.000 et 20.000 francs CFA.

De ce fait, l’activité est de plus en plus prisée par les enseignants, notamment ceux du secteur privé,  qui y voient un bon moyen de subsistance en cette période de vache maigre. Tout comme certains aventuriers s’y sont invités, et arnaquent les parents d’élèves. Toutes choses qui ont poussées les autorités administratives de la Région du Littoral (Douala), à interdire les dits cours sur toute l’étendue de la région. Une mesure salutaire, au regard de certains dérapages qui s’observaient déjà dans cette partie du pays.

 

Auteur/autrice : Monsieur Duverger

Monsieur Duverger est un journaliste et écrivain d'origine africaine.