Réunis depuis jeudi dernier en session extraordinaire, les députés camerounais étudient en ce moment le projet de loi relatif au code électoral unique. Un code électoral  très controversé, tant du côté de l’opposition que de la majorité. En cause, certains de ses articles,  que les élus du peuple souhaitent voir disparaitre purement et simplement. Au rang de ces articles redoutés figurent  et en bonne place celui relatif à la revue à la hausse des cautions électorales et surtout celui préconisant pour les députés un mandat impératif.

Ceci dit, un député qui pour une raison ou pour autre démissionnerait ou se ferait exclure de sa formation politique perdrait de facto sa fonction de député de la nation. De ce fait, l’on se demande si un député est celui de la nation ou celui d’une formation politique ? Car à y regarder de près, on comprend que les autorités camerounaises ont institué cet article, dans l’intention de faire du député une marionnette de son parti politique. En ce sens qu’avec l’avènement de cette nouveauté, chaque élu du peuple aura l’obligation de suivre son parti dans tous les sens, même contre la volonté du peuple qui l’a élu.

Dans l’ancien code électoral, un député pouvait bien démissionner de sa formation politique, tout en conservant sa fonction d’élu du peuple. C’est le cas pour Paul Aya Abine, candidat malheureux à la dernière présidentielle qui avait démissionné du parti au pouvoir, pour affronter Paul Biya, avec sa propre formation politique. Et, selon certaines indiscrétions, c’est le cas de ce député de la région du Sud-ouest qui aurait inspiré les autorités de Yaoundé.

On ne le dira jamais assez ; la démocratie est le système politique dans lequel le peuple est souverain. Ainsi, ce dernier devrait en toutes circonstance le resté. Cependant, il nous semble que cet article que tente de faire passer en force le pouvoir de Yaoundé va carrément à l’encontre de cela,  surtout quand on sait que les candidatures indépendantes restent jusqu’ici non autorisées au Cameroun. Les députés camerounais ont donc du pain sur la planche ; eux, qui devraient rejeter en bloc cet article contraire aux pratiques démocratiques.