Ce samedi 07 mai a été célébrée la journée internationale du Cannabis. L’occasion était ainsi donnée – comme tous les premiers samedis du mois de mai – aux amateurs de cette plante de défendre son autorisation. Bien qu’il soit attribué à tort ou à raison quelques vertus thérapeutiques à cette herbe, il convient de la reconnaître avant tout comme une drogue. Cette journée se célèbre cette année justement au moment où les gouvernements du monde entier s’évertuent à combattre vigoureusement la consommation des drogues, qui explique l’accroissement du taux de criminalité.
Au Cameroun par exemple, la drogue est devenue pour les jeunes ce qu’est le bonbon pour les enfants ; notamment en milieu urbain. Travailleurs, chômeurs, scolarisés ou non, les jeunes camerounais consomment à longueur de journée énormément de drogue pour « affronter les épreuves de vie » !
Dans un environnement où plus de 80 °/° des jeunes font dans l’informel avec tous ses aléas, les jeunes trouvent en la consommation de la drogue un « anti – dépresseur » très efficace; pour certains, c’est tout simplement pour cultiver le courage afin de travailler sans peur ; comme nous le confirme ce jeune conducteur de moto –taxi « rouler à longueur de journée à moto sur nos routes en piteux état n’est vraiment pas facile ; alors, je me trouve contraint de consommer un peu de drogue pour ne pas céder à la panique … »
Il faut dire que dans les milieux de consommation des drogues, les messages sont codés ; et seuls les initiés peuvent s’y retrouver. « Ngueii », « Ndag »… voilà quelques expressions qui sont utilisées pour le dénommer. Bien que certains jeunes camerounais consomment de la drogue juste pour affronter l’environnement socio – professionnelle très stressant, pour beaucoup c’est à des fins criminelles qu’on la consomme. Ceux -ci passent leurs journées à jouer aux cartes dans des vieilles maisons abandonnées qu’ils appellent « temple ». Bien qu’interdite formellement par la loi camerounaise, la drogue se vend dans de nombreux quartiers de Yaoundé à la criée, parfois sous le regard complice des agents des forces de maintien de l’ordre.
D’après une étude menée par un journal camerounais en 2008, plus de 2 jeunes camerounais sur 5 avouent avoir déjà consommé de la drogue. Même les femmes dont on dit la santé délicate ne sont pas en reste. Il est vrai que les conditions de vie sont très rudes au Cameroun ; mais alors, est –ce que la solution aux multiples problèmes viendra de la consommation de la drogue ? Nous ne pensons vraiment pas ! Et les autorités se doivent de mener une lutte acharnée contre ce fléau qui risque dans un futur proche de poser de sérieux problèmes à la société camerounaise toute entière.