Les structures hospitalières de Yaoundé et des autres villes camerounaises ne cessent de recevoir au quotidien de nouveaux cas de choléra. Toute chose qui conforte la position de ceux qui pensent  que les mesures préventives initiées à ce jour par les pouvoirs publics demeurent inefficaces.

Il est certes vrai que les autorités sanitaires ont à leur niveau déployé un certain nombre de moyens sur le terrain pour tenter de maitriser cette épidémie ; notamment en rendant les médicaments du choléra accessibles presque dans toutes les formations sanitaires (privées comme publiques) et aussi, en interdisant la vente des eaux et jus de fruits de qualité douteuse dans les rues. Cependant, au regard de la progression inquiétante qu’est en train de prendre cette épidémie, il y a lieu de réfléchir ; surtout quand on sait que le moyen le plus efficace de lutte contre le choléra reste l’observation des règles les plus élémentaires d’hygiène.

On ne le dirait jamais assez : le cholera, bien que grande tueuse, est l’une des maladies les plus faciles à éviter. Pour éviter le choléra, il convient de se laver mains avec une eau propre plus du savon et d’éviter les serviettes collectives. Il faut nettoyer et désinfecter tout ce qui a été au contact avec de la matière fécale. En ce qui concerne la nourriture, il est conseillé d’utiliser une eau saine pour les travaux domestiques, la boisson et le lavage des aliments. Si on ne dispose pas d’un abonnement au réseau de distribution d’eau potable, on peut désinfecter son eau en la bouillant ou en la javellisant.  Pour  les mesures collectives, il faut éliminer dans son environnement les mouches, véritables vectrices de vibrions et éviter d’acheter les produits vendus sur des étals près des bacs à ordures et poubelles.

Notons que Le choléra est une toxi-infection entérique épidémique contagieuse due à la bactérie Vibrio cholerae, ou bacille virgule ; elle se manifeste par des diarrhées brutales et très abondantes (gastro-entérite) accompagnées de vomissements menant à une sévère déshydratation. La forme majeure classique peut causer la mort dans plus de la moitié des cas, en l’absence de traitement (de quelques heures à trois jours). La contamination est orale, d’origine fécale, par l’eau ou des aliments souillés.

D’après les chiffres officiels, le choléra a causé ces derniers mois au Cameroun le décès de plus de 742 personnes (principalement dans les régions septentrionales du pays) ; et une dizaine à Yaoundé, la capitale du pays.