Cameroun : l’après Biya s’est joué à l’ambassade des USA ; Wikileaks au courant !

 

Alors que l’actuel président camerounais s’apprête à briguer un autre septennat à la tête du Cameroun, un câble diplomatique de Wikileaks vient relancer le débat au sujet de la succession de ce dernier.

L’affaire remonterait à 2009, et résulterait d’un entretien entre l’ambassadrice américaine à Yaoundé  madame Janet Garvey et l’actuel ministre de la justice du Cameroun, Amadou Ali. Au menu des échanges, la succession de Paul Biya, actuel président camerounais. Amadou Ali aurait alors affirmé à l’ambassadrice des Etats-Unis  que la succession du président Biya, devait beaucoup plus se jouer sous l’angle ethnique. D’après le télégramme confidentiel rendu public par Wikileaks, le ministre aurait mentionné l’accord convenu entre les Beti et les Bulu du sud d’un côté, et les nordistes de l’autre. Aussi, Amadou Ali aurait confié à la diplomate américaine  que le nord continuerait de supporter Paul Biya aussi longtemps que celui-ci voudrait être président ; seulement, « les nordistes ne supporteraient plus un successeur issu de la même ethnie ou de l’ethnie Bamileke reconnue pour son dynamisme économique » indique le garde des sceaux.

Ces révélations de Wikileaks font actuellement les chows-gras de la presse camerounaise en cette période pré-électorale, chacun y allant suivant sa ligne éditoriale et ses affinités. Seulement, le site de l’hebdomadaire jeune Afrique  www.jeuneafrique.com a indiqué récemment que  «Amadou Ali a confié à l’un de ses proches qu’il avait effectivement eu des entretiens avec la diplomate en question. Mais sans tenir de propos injurieux envers les communautés concernées» aussi, «Je m’exprimais en français tandis que la diplomate américaine parlait l’anglais» aurait ajouté le ministre camerounais de la justice.

Ce problème de l’analyse de la prise de pouvoir  au Cameroun sous l’angle tribal remet au goût du jour la question même de la cohabitation entre les différentes composantes socio-culturelle du Cameroun. Il est vrai que le Cameroun compte plus de 200 tribus ; cependant, un développement harmonieux du pays ne peut pas être envisagé, tant que des gens continuent de se refugier derrière des barrières ethnico-tribales. S’il est avéré que le ministre camerounais de la justice aurait tenu de tels propos, l’heure serait pour lui de vite démissionner avant qu’il ne se fasse trop tard. Car de telles déclarations sont inadmissibles dans un pays sérieux !