Trouver un emploi stable et normalement rémunéré  est la chose la plus compliquée pour tout jeune camerounais, qu’il soit diplômé ou non. C’est ainsi que pour survivre après de longues études ou après une formation professionnelle, la quasi – totalité des jeunes camerounais se tournent  vers le secteur informel qui est à ce jour de loin le premier employeur du pays.  Au sein de ce secteur informel, on retrouve des activités telles que la vente à la criée, le lavage des véhicules, la vente illicite des musiques par téléchargement,  le transport par moto, etc.

De tout ces métiers improbables, seul celui de conducteur de moto – taxi semble à ce jour combler normalement les attentes de ces jeunes.

Qu’on soit en zone rurale ou urbaine, le transport par moto est devenu ces dernières années au Cameroun le moyen le plus rapide et le moins couteux. Aussi, ce moyen de transport offre l’avantage qu’il peut vous conduire  jusqu’aux coins les plus reculés du pays ; surtout quand l’on connaît l’état piteux des routes camerounaises. Cette activité doit son essor à l’arrivée massive ces dernières années des motos d’origine asiatique à moindre coût. Toutes choses qui permettent à tout débrouillard, de s’acquérir un engin à deux roues, juste avec un peu d’économies. Puisque dans un début,  le conducteur doit commencer par louer une moto chez un patron, en attendant réunir suffisamment de moyens de s’approprier la sienne.

Bien que ne disposant pas de statiques fiables, il faut reconnaître qu’ils sont à ce jour plusieurs milliers, ces jeunes camerounais, qui mènent convenablement leur vie grâce à ce métier. Dans un pays où deux habitant sur trois vit avec moins d’un dollar par jour, le conducteur de moto – taxi mène aisément une vie à l’abri du besoin, comme nous l’affirme ici Guy, jeune conducteur au quartier NKOMO à Yaoundé : « … lorsque je travaille toute la journée, je peux facilement le soir épargné cinq à six mille francs. Ceci, ayant déjà bien mangé… ». Cependant, si tout semble aller normalement pour ceux disposant déjà de leur propre engin, ceux n’ayant pas encore leur moto doivent un peu redoubler d’effort, afin de trouver leur compte après le versement des frais de la location journalière qui varient entre deux mille et trois mille francs.

Dans un contexte où le chômage est la chose la mieux partagée entre les jeunes, il devient plus que urgent pour les autorités camerounaises d’assainir ce milieu des conducteurs de motos – taxi afin de le sortir de l’anarchie actuelle. Car presque aucun de ces conducteurs ne dispose d’un permis de conduire. Aussi, certains d’entre eux sont régulièrement utilisés par des braqueurs pour opérer.