Sur le plan socio – culturel, la carte géographique du Cameroun peut se diviser en trois grands blocs : le premier bloc constitué des régions du Centre, du Sud et de l’Est ; les régions septentrionales (Adamaoua, Nord, Extrême – Nord) formant le deuxième boc. Et, le troisième bloc étant constitué des deux régions anglophones du pays (Nord – Ouest et du Sud – Ouest) associé à la région de l’Ouest.
Aussi, afin d’appliquer un partagé équilibré – du moins théorique – du pouvoir, l’actuel président camerounais s’est toujours attelé à repartir les plus hautes fonctions du pays entre ces trois grands ensembles régionaux. Ainsi, lui – même originaire du premier bloc (Sud), il attribue généralement la présidence de l’assemblée nationale au second bloc, et la primature au troisième, et singulièrement aux régions anglophones.
Réélu le 09 octobre dernier, il est fort probable que cette règle non écrite soit encore en vigueur dans le nouveau gouvernement qu’il devrait mettre sur pied dans quelques jours. Aussi, pour de nombreux spécialistes, il ne fait aucun doute que Monsieur Cavaye Yeguié Djibril soit conservé au perchoir de l’assemblée nationale. Seule la primature selon ces observateurs de la scène politique camerounaise pourrait rebasculer au Sud-ouest, dans la mesure où l’actuel premier ministre (originaire de la région du Nord – Ouest) qui était le directeur de campagne de monsieur Biya a été incapable de faire gagner son mentor dans son propre village natale, et plus loin dans la région du Nord – Ouest qui jusqu’ici est restée fidèle à l’opposant historique Ni John Fru Ndi. Ainsi, dans un système où la promotion au sein de l’administration est conditionné par les scores politiques personnelles, il est à craindre que monsieur Yang Philémon ne soit plus reconduit à l’immeuble étoile. Déjà que les élites du Sud – Ouest seraient en train de réclamer haut et fort le retour de la primature à l’un des leurs. Seulement, homme de toutes les surprises, il n’est pas écarté pour cette fois, que monsieur Biya décide enfin de donner la primature à une région de l’Ouest qui jusqu’ici reste très marginalisé dans les différents gouvernements au Cameroun, notamment le département de la Mifi qui n’a jamais eu de ministre au Cameroun, ceci, au regard des performances électorales qu’a enregistré ce département chef lieu de la région de l’Ouest jadis grand Bastion de l’opposition.