Ce n’est que ce mardi 04 octobre 2011 que Paul Biya, président camerounais et candidat à sa propre succession a fait son premier meeting de campagne électorale à Maroua, dans l’extrême nord du pays. Ceci dit, plus d’une semaine après le début officiel de cette opération de charme. Cependant, le parti de monsieur Biya avait déjà pris toutes les dispositions afin que la campagne de celui –ci se fasse correctement, avec ou sans lui.
D’après un planning bien ficelé, chaque membre influent du RDPC avait pour mission d’organiser dans sa localité d’origine le maximum de meetings possible, pour inviter les siens à ne voter que pour l’homme fort de Yaoundé. Aussi, au niveau des 10 régions que compte le pays, des commissions étaient constituées, à la tête desquelles se trouvaient les personnalités les plus influentes de ces localités (ministres, directeurs généraux, autorités traditionnelles, opérateurs économiques…)
Dans toutes les régions du pays (zone rurale ou urbaine), ces envoyés spéciaux du candidat Biya ont multiplié des meetings afin d’assurer à leur « maître » un succès sans anicroche au soir du 09 octobre prochain.
A priori, la mission de ces hauts commis de l’Etat pouvait paraître facile. Et pourtant ! Car, dans l’environnement camerounais, il s’agit d’une occasion qui leur est donné de prouver véritablement qu’ils sont suffisamment représentatifs dans leurs différentes localités respectives. Car au soir du 09 octobre prochain, seuls ceux des ministres et autres hauts cadres de la république qui auraient assuré un « plébiscite » par tous les moyens au candidat Paul Biya dans leur région de naissance seront reconduits à leurs postes.
Aussi, ceux des autres grands militants qui se seraient illustré durant cette campagne remplaceront les ministres inefficaces. On comprend alors aisément que la campagne électorale au sein du parti au pouvoir au Cameroun est un devoir que chaque haut cadre se doit d’affronter avec toutes ses forces, sinon… Car au Cameroun, le seul fait d’être un ministre compétent et dévoué à sa tâche ne suffit pas ; il faut aussi bien avoir une solide assise dans sa région de naissance.
Même l’actuel premier ministre qui est le directeur de campagne de Paul Biya ne doit désormais sa survie à l’immeuble étoile qu’au score qu’enregistrera son mentor au soir du dimanche 09 octobre prochain.