Réunie en session ordinaire, l’assemblée nationale camerounaise a enfin voté à une large majorité ce lundi 02 Avril le projet de loi prorogeant le mandat des actuels députés de six mois. Ainsi, initialement prévu pour prendre fin au mois d’août prochain, ce n’est qu’au mois de Février 2013 qu’il sera mis un terme à leur mandat. Une prorogation demandée par les autorités de Yaoundé, en raison des grandes reformes que veut mettre sur pied le pouvoir de Yaoundé, avant la tenue des élections législatives.
Cependant, le vote de cette loi n’a pas été chose facile ; en cause, plusieurs élus du peuple trouvant le délai de six mois insuffisant. C’est ainsi que certains parmi eux ont émis le vœu de voir cette prorogation passer de six mois à un an. Mais, ils ne seront pas entendus. Le président Paul Biya, ayant opté pour une solution de six mois renouvelable. Aussi, au moins pour cette fois, ce vote a presque fait le consensus au sein de la chambre. Car les députés tant du pouvoir que de l’opposition ont tant bien que mal favorablement reçu cette mesure gouvernementale. Seulement, à regarder de près, on se rend à l’évidence que cette mesure profiteraient plus à certains députés qu’aux autres. Car dans un pays où le parlement était devenu depuis quelques années le lieu de refuge de certains hommes d’affaire véreux, cette initiative ne peut qu’arranger ces derniers. Car ils y trouvent une demi-année supplémentaire pour profiter des énormes « privilèges » que leur offre leur position ; surtout quand on sait que le toilettage en cours du code électorale ne milite toujours pas en leur faveur.
En effet, immédiatement après l’adoption de ce projet de loi, le gouvernement a déposé sur la table des députés un autre projet de loi relatif aux critères d’éligibilités aux fonctions de maires, de députés, et de président de la république. Et, on apprend que si cette loi venait à être adoptée, la caution pour l’élection présidentielle passerait de cinq millions de francs à 30 millions ; et celle des députés passerait quant à elle de 500 mille francs à 2 millions. Aussi, toujours d’après ce projet de loi en étude sur la table des députés, la fonction de député serait désormais incompatible avec toute autre fonction qu’elle soit du public ou du privé.
Le report des législatives profite à la démocratie et rien d’autre. Il n’est nullement question ici que la mise en place d’un système démocratique soit à l’avantage d’un parti.