Manuel Valls « dégouté » par les révélations surprenantes du pinocchio de la République irréprochable, Jérôme Cahuzac. Comme s’il n’était pas possible qu’à cette époque Michel Rocard soit mêlé de près ou de loin à un financement politique occulte. Certes, Cahuzac est un menteur chronique parfaitement capable de salir sans aucun état d’âme, un ancien Premier ministre disparu il y a quelques mois. Ses déclarations ne seraient donc rien d’autre qu’une tentative désespérée de gommer autant que possible ses taches de fraude fiscale et blanchiment.
Mais pourquoi pas avant ? Tout simplement parce que Rocard était encore vivant et que Cahuzac ne « voulait pas faire de mal » à l’ex Premier ministre. Ce qui prouve que l’ex conseiller rocardien est un homme qui sait se montrer généreux, où au contraire un calculateur odieux et cynique.
L’observateur averti notera au passage l’étrange concomitance entre le procès Cahuzac et le renvoi en correctionnelle de tous les mis en examen de l’affaire Bygmalion. Pourquoi étrange, serait-ce encore un « grossier » complot ourdi par ce fameux cabinet noir hollandais. Trop grossier pour être vrai ! Ou alors une simple coïncidence… Faudrait tout de même pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages. Mais que la justice décide de laver le linge sale politique en famille, semble assez plausible. Les petits pois ont parfois le goût de la plaisanterie amère et revancharde.
Ah si le Jérôme socialiste avait utilisé la même stratégie que le Jérôme UMP. Si Cahuzac avait versé quelques larmes et s’était excusé de son lamentable forfait devant la caméra de BFM TV. Devant une Ruth Elkrief faussement bouleversée qui aurait bu du petit-lait en cinéma-scoop. Les choses auraient pu tourner autrement car tout le monde sait que les partis trichaient et trichent toujours. Vous remarquerez là encore une évidente similitude. Jamais le principal responsable du Parti n’est au courant de la tricherie organisée par ses complices. L’honneur est sauf ; c’est du second degré.
Qui serait assez fou pour prendre la défense de Cahuzac… Personne direz-vous, car tout le monde crie son écoeurement après les révélations du paria. Si pourtant, un ami de Cahuzac, Jean-luc Barré, auteur du livre « Dissimulations – La véritable affaire Cahuzac » a assuré de son côté qu’une partie de la famille politique de Michel Rocard était au courant. « Toute la vérité sur l’affaire Cahuzac, un jour ou l’autre, on la saura. Le fond de l’affaire, c’est qu’est-ce que savait sa famille politique de l’existence de ce compte, du plus haut de l’exécutif jusqu’à sa famille originelle qui sont les rocardiens ? ».
Ce proche de Cahuzac déclarera également « Le plus troublant est que Jérôme Cahuzac n’ait fait aucun usage de ces sommes » d’argent. Et effectivement d’après l’enquête il n’y a pas eu de mouvements sur le compte de Cahuzac entre 1994 et 1998. Ce qui ne prouve pas que les fonds placés frauduleusement ne lui appartenaient pas.
Mais pourquoi, pour l’instant en tout cas, Jérôme Cahuzac ne veut pas révéler les noms des rocardiens qui savaient ? Ces ignobles personnages qui ont laissé sombrer l’un des leurs sans bouger le petit doigt pour sauver l’ex ministre de l’économie devenu aujourd’hui une épave politique. Peut-être parce qu’il ment encore une fois, ou bien qu’il à peur, voire qu’il attend un geste en sa faveur.
Toutefois, Cahuzac a quand même cité la société pharmaceutique Pfizer qui est présente « dans plus de 150 pays, le groupe est, en 2013, le leader mondial dans son secteur avec un chiffre d’affaires s’élevant à 51,58 milliards de dollars. (Wikipédia). « Au total, dix versements auraient été effectués sur ce compte mais l’ancien ministre du Budget a accepté d’en sourcer que deux, l’un de 817.000 euros, le second de 504.000 euros. » (BFM TV). A-t-on interrogé les laboratoires ? Qui de toute façon n’auront aucun intérêt à avouer un éventuel financement sous la table.
Devant le tribunal, pour expliquer ses mensonges, Cahuzac ajoutera…
« J’ai tout pris sur moi, je ne voulais pas faire de mal à des personnalités politiques qui m’en ont fait pourtant. Je ne voulais pas faire de mal à Michel Rocard. »
Mais qui peut encore le croire ?