C’est Yves CALVI qui le dit pour annoncer son émission du lundi 11 janvier 2010:
"Comment se fait-il que la France, 5ème puissance au monde, semble bloquée au moindre verglas?"
Voilà un titre accrocheur!!!!!!
Nous sommes en janvier, il neige, il gèle,…. le sol est verglacé… où est donc le problème?
La 5ème puissance au monde est bloquée. Mais j’ose dire "heureusement"!
Que serait donc notre monde, notre planête, si Monsieur Hiver ne pouvait encore avoir droit de cité?
Il semble que dans le Nord de la France, l’Homme transforme d’anciens terrils en piste de ski et qu’ailleurs quand la neige manque, on la produise artificiellement. Il semble que dans de nombreux pays développés ou en voie de l’être, l’Homme investisse de plus en plus dans des pistes de neiges artificielles au détriment de la planête, de l’environnement et surtout des populations locales (sans parler de la flore et de la faune) pour satisfaire le plaisir de citadins argentés ou croyant l’être; les mêmes citadins qui s’émerveilleront devant un édelweiss ou une marmotte sur un rocher! L’ours polaire oui! mais uniquement sur sa banquise!
Alors "oui" mille fois "oui", j’espère que la 5ème puissance au monde et les 4 avant elle, et toutes les autres après elle, seront encore "bloquées" par les intempéries envoyées par Dame Nature.
Alors "oui", et désolée pour tous ceux qui prennent la route pour se rendre à leur travail, mais…. c’est l’hiver!
L’homme voudrait-il vivre dans un monde où il fait toujours une température agréable ? Toujours pareil ? pas d’hiver, pas d’été, pas de printemps, pas d’automne, ou, si, toutes ces saisons, mais juste avec les avantages: la neige en montagne en quantité suffisante et sans risque d’avalanche, le soleil en été mais sans risque de coups de soleil ni de canicule tout en maintenant suffisamment d’eau dans les nappes phréatiques, un printemps joli avec des primevères à perte de vue, et un automne, style été indien, avec des feuilles rousses en veux-tu en voilà!
La "5ème puissance au monde" serait-elle enfin satisfaite ?
La neige on l’aime un peu, beaucoup, passionnément, mais là où on veut?
Alors tournez les déneigeuses et autres engins de la Direction de l’Equipement, tournez et retournez et n’écoutez pas les récriminations de ceux qui sont au chaud dans les studios de la télévision! Les mêmes que bientôt nous verrons nous présenter le journal télévisé ou autres documentaires avec des marques blanches autour des yeux.
C’est la pagaille sur la route, je veux bien le croire! mais c’est l’hiver, il faut prévoir! Ce n’est pas une surprise même si, cette année, les flocons sont tombés sur la Cité des Papes en Avignon! La poudreuse était annoncée, les bulletins d’alerte se sont multipliés avec raison. Et l’Homme croit que d’un coup de baguette magique il va enlever des tonnes de flocons tombés en silence? Se prendrait-il pour ce qu’il est loin d’être ?
Si une "puissance au monde" pouvait avoir "autorité" sur un élément naturel, une "intempérie" parfaitement de saison, ce serait immensément grave! Dans quel monde vivrions-nous? Cela voudrait-il dire que pour sauver telle ou telle industrie, ladite "puissance" interviendrait sur le climat pour en renforcer les ventes? Le lobby des marchands de parapluie financerait une campagne de pluie ? Celui des marchands d’eau en bouteilles, une campagne de sécheresse (ou de pluie acide)? Sans doute, cette fois-ci nous pourrions incriminer les carrossiers? ou les marchands de sel ?
LA DOUCE NEIGE
Je suis la douce neige
Qui vient à pas menus
En lumineux cortège
Parmi les arbres nus
De jolis petits pages
Au bel habit d’argent
Suivent mon long voyage
Dans le noir firmament
Derrière notre reine
Nous nous pressons sans bruit
Portant la pâle traîne
Qui tremble dans la nuit
Comme les fleurs fragiles
D’un merveilleux jardin
Sur la plaine immobile
Nous nous posons soudain.
Quel beau texte, chère Titepom, et comme vous savez joliment exprimer ce que nombre d’entre nous ressentent… Bon sens et poésie sont au rendez-vous une nouvelle fois dans votre article, pour notre plus grand plaisir.
Foin du consumérisme ambiant, de l’efficacité à tout crin, de la fuite en avant ( toujours plus, toujours plus vite, mais vers quoi ) réjouissons-nous en effet de nous sentir pour une fois « tous petits » devant Dame Nature qui reprend ses droits, de pouvoir faire une pause pour mesurer l’essentiel : la solidarité, le chacun pour tous, la débrouillardise, le cocooning … Ringarde je suis, de me trouver heureuse de revoir un hiver « normal », où les branches croulent sous le poids de leur chargement blanc, où le rouge-gorge vient taper à ma vitre pour réclamer un peu de nourriture, où mes voisins s’inquiètent de ma santé et de mon confort…
Bien sûr, je vis à la campagne c’est peut-être plus facile, plus beau, moins sale…Mais est-il vraiment indispensable que l’humanité s’agglutine dans ces cités grouillantes et inhumaines ?
Voilà bien des questions pour les longues soirées d’hiver !….
En attendant je vous propose de retrouver Charles d’Orléans qui vous dira mieux que moi que déjà au XVème siècle, les hommes se plaignaient de l’hiver, et dieu sait qu’il était sans doute plus rude que les nôtres !
« Hiver vous n’êtes qu’un vilain
………
Mais vous Hiver trop êtes plein
De neige, vent, pluie et grésil,
On vous doit bannir en exil
Sans point flatter je parle plain,
Hiver, vous n’êtes qu’un vilain ! »
Bonjour à Titepom et Mum,
Que de poésie pour nous parler d’un vrai hiver. Il y a au moins 45 ans que je n’en ai pas vu un si blanc si merveilleux qui nous fait rêver. J’ai voulu vivre au soleil, mais bien au chaud j’aime la blancheur a travers mes carreaux et je m’oblige à aller piétiner la poudreuse.
Merci a vous deux de m’avoir fait rêver.
Mesdames, pour vous remercier de votre passage sous mes modestes écrits, je viens de recopier ceci d’un vieux cahier (l’auteur est inconnu, mais ce n’est pas moi)
[i]NOEL EN MONTAGNE
Revenant de nos montagnes
Saute en l’air le petit marmot
Revenant de nos montagnes
Une dame m’aborda
Ah ! Bonjour, petit, dit-elle
Qu’as-tu dans ce panier là
Madame, c’est une marmotte
C’est elle qui me nourrira
Viens avec moi, dit-elle
Et laisse ton panier là
Tu auras belle tunique
De l’argent tant que tu voudras
Une maison grande et belle
Tout le monde t’obéira
J’aime mieux revoir ma montagne
Que d’aller dans ce pays là !
[/i]
et le revoici, la neige tombe…. la nature revêt son manteau blanc…