Bronson : L’histoire vraie du prisonnier le plus dangereux d’Angleterre

 

Il est des films qui vous arrivent en pleine tête sans crier gare. De part leur âpreté et leur nature réaliste, ils sont d’indéniables invitations à pénétrer dans les ténèbres du psychisme humain et à côtoyer le pire de ce que peut donner l’être humain. Le film Bronson constitue, à plus d’un titre, une œuvre qui mérite une attention toute particulière.

Le film raconte donc la vie tumultueuse de Charles Bronson, célèbre prisonnier  auto-proclamé comme le plus violent d’Angleterre. Ce dangereux criminel aura passé la quasi-totalité de sa vie en prison. Sa première incarcération date de 1974 et il purge encore aujourd’hui une peine à perpétuité pour de très nombreuses agressions à l’encontre de ses codétenus et gardiens.

Dire que nous avons affaire là à un personnage des plus terrifiants est une évidence tant tout, dans cet être, n’est qu’excès et fureur. Réalisé en 2009 par Nicolas Winding Refn, le film est une totale réussite en la matière et se trouve magnifié par l’interprétation magistrale de Tom Hardy qui aura acquis, pour ressembler à l’homme original, une carrure des plus impressionnantes faite de muscles. Il est important de souligner que c’est d’ailleurs grâce à ce film que Tom Hardy sera remarqué et retenu pour tenir le rôle d’un autre méchant d’envergure et tout aussi effroyable en la personne de Bane, le bad-guy du troisième volet de la saga Batman de Christopher Nolan, the Dark knight rises.

 La grande force du film Bronson est de ne pas céder aux sirènes d’un biopic traditionnel en préférant offrir une œuvre à l’image de son personnage principal, c’est-à-dire dans l’excès et la folie furieuse. Charles Bronson y apparaît, comme dans la réalité, comme un être d’une violence incontrôlable, complètement narcissique et animé par la seule volonté de semer le chaos autour de lui.

On retrouve dans ce film la pate du réalisateur de la trilogie Pusher. Ici, pas d’effets stylistiques excessifs mais une volonté de coller à la sordide réalité. Charles Bronson, nom d’emprunt que le héros s’octroie en référence au célèbre acteur ayant incarné un justicier dans la ville, existe à travers ses poings et fait tout pour devenir une star, à sa façon.

Elément intéressant du récit et qui témoigne de la complexité du personnage, ce dernier trouve une nouvelle façon d’exprimer sa colère à travers un autre art que la violence, à savoir le dessin.

Bronson est de ces êtres ne disposant d’aucune limite et vivant dans un excès permanent. Il est effrayant de penser que la société puisse compter, en son sein, des êtres aussi bestiaux, aussi violents et animés par une rage incontrôlable.

Bronson est une véritable réussite du moment qu’on est capable d’apprécier à leurs justes valeurs les films un peu glauques et aux propos un peu virulents. Même si je l’ai déjà abordé plus haut, la prestation de Tom Hardy est impressionnante du début à la fin et mérite à elle-seule de découvrir ce film qui plonge de façon radicale dans les méandres de la sauvagerie humaine.