Brenda Lee est de retour !

 

J"avoue mon faible pour les séries américaines.
Inculte que je suis, entre Phèdre et Brenda Lee Johnson, mon choix est vite fait !

Les enquêtes de Kyra Sedgwick (respirez bien avant de prononcer son nom) présentent moult specimen révélateurs des microcosmes de la société US.
A commencer par son équipe qui respecte les lois non écrites de la diversité.
C’est un peu la loi du genre.
Mais bien plus que l’environnement ou l’intrigue, c’est le personnage principal qui m’intéresse.
Parce que, à travers le rôle, on peut déchiffrer un portrait-robot plausible d’une femme idéale sinon idéalisée. Un marqueur sociétal sous l’apprêt de l’entertainment.

 

D’abord, c’est une vraie femme comme les aiment les dompteurs.
Ceux qui n’ont pas peur des tigresses et essaient de les apprivoiser.
Etre mordus sans se faire mordre…
Les autres hommes se feront dévorer tout crus. Tant pis pour eux.

Fantasque, étourdie, un peu fofolle même, mais aussi remarquablement intelligente, intuitive et capable de canaliser ses délires pour en faire une force. Là où les hommes sont engoncés dans un rationalisme amidonné, elle ouvre en grand portes et fenêtre en espérant que l’esprit va souffler. Bien sûr ça fonctionne, sinon il n’y aurait pas de série.
En plus, elle ment sans vergogne. Peaufine ses mises en scène. Et mystifie ses inspecteurs comme ses suspects. Qui tombent tous dans le panneau, ces rustres. Parce qu’ils sont sous le charme, ou la sous-estiment, ou un peu des deux.
Bien sûr, c’est de la fiction. Mais la ruse n’est-elle pas une arme très féminine ?
Sincèrement, qui n’a jamais été bluffé dans la vraie vie par une nana agissant de la sorte ?

 

Ni nonne ni saphique, elle aime les hommes et ne s’en cache pas.
Et sa double personnalité lui permet d’en user et d’en abuser. Sans modération.
Romantique, sensuelle, rêveuse juste ce qu’il faut, elle pêche sur son lieu de travail et rend les requins marteaux.
Entre ceux qu’elle attige assez pour en faire des toutous dociles, ceux qu’elle déstabilise par son franc-parler, son ex qu’elle manipule sans vergogne entre nostalgie et petits chantages, et le bogosse qu’elle aime semble-t-il mais n’hésite pas à utiliser pour ses enquêtes… On a toute la panoplie de la femme libérée qui ne veut pas être prisonnière de ses sentiments, donne la piorité à sa carrière, et pense que les hommes peuvent continuer à servir après les câlins.

 

La série est aussi un document ethnologique d’une certaine Californie du XXIème siècle.
L’habileté des scénaristes est de jouer avec les ligues de vertu et les libertaires actuels.
Ainsi elle finit par se marier avec Fritz (bon, là bas, on divorce facilement !) mais n’est pas trop motivée à faire des bébés. D’autant qu’elle vise le job de chef de la police.
Je subodore que, le jour où la série s’essouflera, elle se retrouvera enceinte, ça permettra de baisser le rideau avec les honneurs.
L’actrice a 48 ans dans la vraie vie, même si elle fait un peu moins, faudra pas trop tarder pour rester vraisemblable. A moins qu’elle n’adopte l’enfant d’une chanteuse lesbienne violée par un guitariste mongolien, ce serait très tendance…

Le lundi en prime time sur France 2.
The closer : L.A enquêtes prioritaires

 

 

 

 

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