Qu’une partie de l’intelligencia française soutienne le gouvernement d’ Israël n’est pas un secret. Le président Sarkosy lui même s’est rangé aux côtés d’ Obama pour ménager le pays "ami", au mépris des droits de l’homme et du droit international.

Une nouvelle fois, les intellectuels et artistes amoureux d’Israël se sont indignés à la suite d’un rappel au Boycott, renouvelé par la communauté internationale.

C’est dans le quotidien Le Monde que s’exprime l’indignation des auteurs, Pascal Bruckner, Bertrand Delanoë, Alain Finkielkraut, Bernard-Henri Lévy, Yvan Attal, Pierre Arditi, Michel Boujenah, Patrick Bruel …

Le journaliste belge Michel Collon en relève les arguments et leur adresse une réponse, publiée sur son site d’informations:

"En définitive, ce qui est « indigne », ce n’est pas le boycott. C’est votre attitude. Car tout ce que je viens d’écrire, vous le savez et, en le cachant à l’opinion, vous la désinformez. Dans quel intérêt ?

Dans mon livre Israël, parlons-en !, j’ai indiqué que les trois plus puissants groupes médiatiques français – Lagardère, Dassault, Bouygues – sont tous trois aux mains de familles richissimes qui font de gros profits avec Israël et lui fournissent ses armes ou ses instruments de colonisation. Alors, si un artiste ou un intellectuel français ose s’opposer à ces groupes et dire la vérité, adieu carrière, adieu fortune ! Comme disait Bertolt Brecht : « Déplaire aux possédants, c’est renoncer à posséder soi-même.

« Le boycott d’Israël est une arme indigne », écrivez-vous ce lundi 1er novembre dans Le Monde. Vous affirmez avec une certitude étonnante que « la Justice française ne tardera pas à confirmer » l’illégalité du boycott. Selon vous, tous ceux qui veulent ainsi aider les Palestiniens à obtenir leurs droits seraient des hors-la-loi. Votre argument ? On ne saurait appliquer ce « type de traitement à la démocratie israélienne ».

Mais comment pouvez-vous appeler « démocratie » un Etat qui s’est construit par la violence, en chassant les Palestiniens de leurs maisons et de leurs terres en 1948 ? Un Etat qui, à toutes les époques, n’a cessé de planifier le nettoyage ethnique :

« Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place » (David Ben Gourion, 1937).

« Entre nous soit dit, il doit être clair qu’il n’y a pas de place pour deux peuples dans ce pays. Il n’y a pas d’autre possibilité que de transférer les Arabes d’ici vers les pays voisins – tous. Pas un seul village, pas une seule tribu ne doit rester. » (Joseph Weitz, 1940).

« Les Palestiniens n’ont jamais existé. » (Golda Meir, 1969) « Chacun doit bouger, courir et s’emparer d’autant de collines qu’il est possible pour agrandir les colonies, parce que tout ce que l’on prendra maintenant restera à nous… Tout ce que nous ne prendrons pas leur restera. » (Ariel Sharon, 1998)*.

Comment pouvez-vous appeler « démocratie » un Etat qui, aujourd’hui encore, refuse le retour des gens qu’il a chassés et continue à voler systématiquement les terres pour s’agrandir tout en prétendant négocier ?

Soyons clair : un Etat colonial, basé sur le vol de la terre et l’expulsion d’un peuple, ne sera jamais une démocratie. Même s’il possède un parlement, même si les voleurs discutent démocratiquement entre eux sur la meilleure façon de voler, ça reste un Etat de voleurs qui règnent par la force.

Le boycott est-il illégal ?

Absolument pas, puisqu’il vise à assurer le respect du droit. Voici ce qui est réellement illégal…

Avoir chassé les Palestiniens de leur pays en 1948 et refuser leur retour est illégal, affirme l’ONU. Conquérir de nouveaux territoires par la force est illégal. Empêcher les Palestiniens de vivre sur leurs terres, de travailler, d’étudier ou de circuler librement est illégal. Détruire leurs maisons et leurs oliviers est illégal. Emprisonner des enfants de douze ans est illégal. Construire un mur de séparation, voler l’eau et les terres des territoires occupés est illégal. Utiliser des armes au phosphore et au laser est illégal. Bombarder des maisons, des écoles, des hôpitaux, des ambulances, des missions de l’ONU est illégal. Torturer est illégal. Assassiner les dirigeants palestiniens est illégal. Massacrer des défenseurs de la paix dans les eaux internationales est illégal.

Face à ces illégalités, que fait la ministre française de la Justice ? Appelle-t-elle à sanctionner l’Etat qui les commet ? Empêche-t-elle l’importation en France des produits issus de ce vol des terres ? Non, elle attaque ceux qui dénoncent cette illégalité ! Et vous soutenez cette ministre qui bafoue le droit international. Ahurissant !

Vous écrivez : « Nous sommes résolument contre le boycott parce que nous sommes pour la paix. ». Mais le boycott existe déjà ! Depuis soixante ans, les Palestiniens sont boycottés par Israël, et vous ne faites rien contre ça. Puisque les dirigeants israéliens n’agissent qu’en fonction du rapport de forces, le boycott est une arme parfaitement digne pour leur imposer la paix. Comme il le fut contre l’apartheid en Afrique du Sud.

Vous écrivez : « La critique n’a rien à voir avec le rejet, le déni, et, finalement, la délégitimation. » Mais depuis soixante ans, Israël rejette, nie et délégitimise les Palestiniens et ça ne vous indigne pas ?

Vous écrivez : « Céder à l’appel du boycott, (c’est) signifier que la négociation n’est plus dans le champ du possible. » Pas du tout. La solution existe, elle est toute simple, comme vient de le rappeler le musicien juif Gilad Atzmon : « Les Israéliens peuvent mettre fin au conflit en un clin d’oeil : demain matin à son lever, Nétanyahou rend aux Palestiniens les terres qui leur appartiennent ».

C’est trop demander ? Dès 1968, les grandes organisations palestiniennes ont elles-mêmes fait de grandes concessions en proposant de former un seul « Etat démocratique, progressiste, non confessionnel dans lequel juifs, chrétiens et musulmans vivront ensemble en paix et en jouissant des mêmes droits. » C’est Israël qui a refusé et refuse toujours, c’est Israël qui s’accroche à son obsession d’un Etat ethniquement pur, réservé aux juifs, et vous ne lancez pas de grands appels contre cela ?

C’est encore trop demander ? Les Palestiniens ont même accepté de se contenter de 22% de leurs terres initiales, et ça encore Israël le refuse, continuant à voler les terres, petit-à-petit, et vous ne faites rien contre cela."

 

Ainsi, et sans ménagement, Michel Collon se prononce en faveur d’un Boycott prolongé, il rappelle et condamne des actes "indignes" d’une démocratie.

En tant que citoyenne française, je contaste que les français restent encores divisés sur la question de condamner ou pas ces gouvernements successifs d’Israël, ils hésitent à répondre en masse à l’appel au boycott. En tout cas, pourquoi se fait-on agresser verbalement, et pour certains physiquement, si on critique ce gouvernement?

Il est vrai que la majorité des grands médias français rapporte plutôt la voix des élites gouvernantes, avec leurs réseaux d’artistes, de scientifiques, d’intellectuels, de politiques… Alors la voix du peuple trépigne en sourdine! On a l’impression, de l’extérieur, qu’une armada est déployée au service du pouvoir, d’un pouvoir qui se veut efficace et prospère bien plus que profitable à tous et transparent. Le secret d’Etat ou Défense a la part belle, sous le prétexte de sécurité on peut faire taire beaucoup de langues, avec des bras musclés ou du chantage au licentiement, on fait chanter les oiseaux!

Certains français ont choisi de ne pas prendre position dans le conflit israélo-palestinien. Or ils ont déjà choisi leur camp depuis le début du conflit, puisque pour eux, Israël est un état légitime, cela n’est même pas discutable, même s’il s’est imposé par la force, avec un discours raciste, et en écrasant toute contestation, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, du pays.

En France, la question de savoir si le boycott est légal ou pas resterait en suspens…? Y aura t-il des condamnations ou punitions pour ceux qui l’appliquent, alors qu’il n y en a si peu pour ces gouvernements successifs d’Israel qui commettent ou font commettre des actes illégaux?