À ce jour, plus d’une cinquantaine de pays et états sont, selon l’Organisation des Nations Unies, reconnus coupables de sévères abus à l’endroit des enfants. De plus, 20 d’entre eux sont officiellement sur la liste noire des pays en état de conflits utilisant de façon importante des enfants soldats. Les ravages qu’une guerre peut créer sont indescriptibles, non-quantifiables et non-qualifiables puisque la souffrance et les dommages psychologiques vécus par les civils, tout particulièrement les enfants, ne peuvent être justement décrits ou associés à un quelconque chiffre. Toutefois, certaines données peuvent aider à saisir l’ampleur des dégâts causés par les conflits armés de la dernière décennie : dans le monde, 8 à 10 000 enfants sont tués par des mines anti personnel chaque année, 6 millions ont été blessés ou mutilés de façon permanente, 2 millions ont été tués, 12 millions sont sans abri et plus de 1 millions sont forcés de vivre loin de leur famille, sans compter les 10 millions qui sont traumatisés psychologiquement. De plus, on estime à 2 500 000 le nombre d’enfants ayant été ou étant des enfants soldats. En Ouganda, pays d’ailleurs inscrit sur la liste noire des pays utilisant des enfants soldats, l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) s’est, à ce jour, approprié plus de 30 000 enfants afin de leur octroyer une formation de combattant, les forçant à lutter au milieu d’une guerre dont ils ne comprennent aucunement les enjeux. Dans le documentaire «Grace, Milly, Lucy… Des fillettes soldates», réalisé par Raymonde Provencher, on découvre qu’une fraction importante de ces enfants est composée de jeunes filles. Bien que l’on se figure souvent que leur rôle se limite à celui d’esclave sexuelle et de femme au foyer, Mme Provencher met en lumière une réalité qui dit que ces jeunes filles sont non seulement mariées de force et violées à répétition, mais également entraînées à se battre, à faire la guerre tout en transportant les enfants issus de leur mariage non désiré sur leur dos. Constamment menacées et violentées, ces fillettes sont transformées en machine à tuer, devant atteindre un certain quota de meurtres à commettre. Lorsque, plusieurs mois ou même plusieurs années plus tard, ces jeunes filles reviennent de la guerre, la vie n’est pas beaucoup plus rose pour elles. Souvent méprisées en raison des crimes qu’elles ont commis, elles ont de la difficulté à se refaire une vie. Leurs enfants, considérés comme des erreurs de la nature, n’ont pas la vie facile non plus et sont souvent poussés à retourner à la guerre, ayant l’impression que leur seule place se trouve là-bas. La solution ? Briser le silence. En parler, encourager l’ONU à agir afin que cette génération soit la dernière à avoir été brisée de la sorte, clamer haut et fort qu’il est impératif que ces jeunes femmes reçoivent de l’aide et du financement dans le but de se bâtir une nouvelle vie.
Source
- CHAMPAGNAT, Jean-Charles. « Les enfants face à la guerre », Les droits de l’enfant, [En ligne], http://www.droitsenfant.com/guerre.htm (Page consultée le 19 avril 2011)
- «Grace, Milly, Lucy… Des fillettes soldates», réalisé par Raymonde Provencher
- http://fr.grace-milly-lucy.tv/contact
Bravo, ça, c’est de l’info au moins.