Ce sera une véritable finale qui opposera Saint-Etienne aux Girondins de Bordeaux dimanche. Le club qui l’emportera gagnera son ticket pour l’Europa League.

 

 

 

Leurs cinq victoires consécutives les ont complètement relancés. Totalement hors du coup il y a encore un mois, les Girondins ont sérieusement redressé la barre, au moins où on les attendait le moins. Jouant sans pression, ils ont su produire un jeu de qualité qui leur a permis de s’imposer avec la manière à Sochaux (0-3), ou à Auxerre (2-4), deux candidats au maintien qui n’avaient pas dit leur dernier mot. Solides et très entreprenants sur leur pelouse, ils ont parfaitement géré la venue de Marseille (2-1) puis celle de Rennes (2-0). Contre Lorient la semaine dernière, ce fut beaucoup plus éprouvant (1-0). Les bretons ont montré une belle opposition à Chaban-Delmas, produisant un jeu fluide et rythmé qui aurait du leur permettre de s’imposer. Mais trop maladroits dans le dernier geste, comme Monnet-Paquet juste avant la mi-temps, ou faisant face à un Carrasso bien présent sur sa ligne, ils n’ont pas réussi à ouvrir le score. Réduits à 10 à dix minutes de la fin, on pensait les Girondins incapables de reverser la tendance d’un match qui leur échappait. C’est alors que sur une longue ouverture d’Obraniak, Diabaté dévia de la tête pour la course de Saivet. D’une manière quelque peu spectaculaire, Janot plaque complètement le jeune bordelais, pourtant dos au but, et provoque un penalty stupide. Gouffran le transforma, offrant à un public qui n’avait pas beaucoup l’occasion de rêver depuis deux ans, l’espoir d’un renouveau.

 

Francis Gillot a su imprimer à ses joueurs le jeu qui faisait sa force à Lens et à Sochaux. Ce fut difficile. Les premiers pas, notamment à Chaban-Delmas furent très laborieux puisqu’il fallut attendre le 7ème match à domicile pour les voir s’imposer sur leur pelouse. Relégables au bout de quatorze journées, les Girondins partaient pour une nouvelle saison galère. Mais les recrutements judicieux de Mariano, élu meilleur latéral droit au Brésil l’an passé, et celui de Obraniak, qui ne jouait plus à Lille, ont permis d’insuffler un nouvel élan à une équipe qui manquait de dynamisme. Le système à 5 défenseurs leur a fait du bien pendant deux mois mais les empêchait d’élaborer un jeu de qualité à domicile contre des équipes venues pour défendre. Le retour à un système à 4 défenseurs constituait alors une évidence. Ajoutez à cela la meilleure saison de la carrière de Gouffran (13 buts), les exploits de Jussiê,  la capacité incroyable des Girondins à bien débuter leurs matches (4 buts dans la première minute, 5 dans les deux premières minutes) et vous obtenez une équipe qui, petit à petit, a fait son nid.

 

Leur cinquième place les donne, à l’heure qu’il est, favoris pour la course à l’Europe. Tout simplement parce qu’ils ont leur destin entre leurs pieds. S’ils s’imposent dimanche à Geoffroy Guichard, ils seront certains d’être qualifiés, quelque soit le résultat de Rennes contre Dijon. Même un match nul peut leur suffire si les Bretons ne s’imposent pas contre les Bourguignons. Mais hors de question de penser à cette éventualité du côté du Haillan. Francis Gillot et ses hommes viendront pour s’imposer contre une équipe contre qui ils ont déjà perdu deux fois (1-2 match aller 3-1 en coupe de la Ligue) et gagné à une reprise (aux tirs aux buts en Coupe de France). Mais depuis, les équipes ont bien changé. Bordeaux a progressé, et Saint-Etienne croit bien sûr plus que jamais à une qualification. Portés par leur public, les Stéphanois sont capables de déstabiliser une équipe girondine qui sera privée de trois éléments clés (Henrique et Maurice-Belay suspendus, Jussiê forfaiit) et qui perdra donc de sa vitalité offensive. Gillot prépare peut-être un retour à 5 défenseurs, qui a souvent bien fonctionné à l’extérieur.

 

La dynamique est clairement bordelaise. Ce sera du 50-50. Reste plus qu’à voir de quel côté la balance va se fixer.