Comme un goût de délire nostalgique…

J’ai vu aux informations de TF1, qu’une grande fête s’était installée, avec tout comme autrefois, des manèges de chevaux de bois, des grands-huit, des autos-tamponneuses, et bien entendu, ces merveilleux stands de barbes à papa, berlingots et autres sucreries…
Puis au hasard d’un plan caméra, on voyait une charmante mamie, acheter à son petit-fils qui criait : "je veux ça !" "Je veux ça !", les mêmes "hosties" qu’à mon époque, celles-là mêmes remplies d’une poudre pétillante, dont tous ceux de mon âge avancé, doivent se souvenir…
Puis j’ai vu le prix… 2€ pour une petite poche transparente, ne contenant apparemment que très peu de ces fameuses hosties… Cela m’a interpellé…
Je me suis alors livré à un petit calcul, en faisant fonctionner mes neurones, n’ayant jamais oublié le temps où enfant, avec les 50 centimes de Franc, que mon père glissait dans ma poche chaque matin, je passais avant de me rendre à l’école, par la librairie-papeterie-confiserie, de Talence, celle du coin de la rue du Général Piercing, juste à côté de la supérette "l’Aquitaine"…
Avec ces 50 centimes de Franc, j’avais droit à une poche énorme de ces friandises, puisque une hostie coûtait 1 centime de Franc ! (Eh oui ! Géniale époque des centimes en fer-blanc !)
Je me suis alors dit, qu’un euro d’aujourd’hui, valait en arrondissant 6.5 Francs…
Suis-je dans la norme ? Bon !
Sachant qu’un Franc contenait 100 centimes, si l’on multiplie (pour ma conversation) par 6.5, cela correspondrait à 650 centimes de Franc.

Je me suis alors rendu compte, du malheur de ce petit garçon, qui, si on l’avait renvoyé d’un coup de baguette magique, dans les années 55/60, serait reparti avec un sourire radieux, et, l’équivalent de 2 ou 3 boîtes à chaussures d’hosties !
Car admettez, que 650 hosties, représentent tout de même un joli volume !
Fort heureusement pour le gamin, nul n’avait dû lui signifier, à côté de quoi il était passé !
Bon juste après, c’est laid, je le sais, je me suis souvenu de mes jeunes années de délinquant tabagique, et de la facilité qu’il y avait à se procurer des cigarettes, avec un petit : "je le dirai pas à ton père" en réprimande, après que l’on ait prétendu, que ce, c’était pour lui que nous faisions cette course…
Me sont également revenues en mémoire, ces cigarettes qui s’appelaient des "P4", au nombre de 4 donc, dans un étui rouge, style emballage de pétard à mèche, et que ce paquet ne valait que 20 centimes de Franc !
Donc toujours en suivant le même raisonnement, avec les 50 centimes que mon père continuait à me donner chaque matin, je pouvais me payer 2 paquets de "P4", et avec les 10 centimes restants, une énorme boule de chewing-gum à la menthe, que je réservais dans ma poche, histoire de pouvoir la mâcher le soir venu, afin de masquer les odeurs de tabac…
Pour les plus économes, ou du moins, les non-amateurs de sucreries matinales, il leur suffisait d’économiser durant trois jours, soit trois fois 50 centimes (de Franc, je le rappelle), pour pouvoir aller s’acheter un paquet de "Gauloises Caporal", dont le prix était justement de 1.50 Franc, ou demander à un "grand" de le faire pour eux !
Sans doute, ai-je dû apprécier un peu trop les hosties à un centime, (quelques "Roudoudous" à 20 centimes de Franc aussi, ceux-là même, qui selon le chanteur Renaud, nous niquaient les dents), car j’ai développé sur mes vieux jours, un diabète de type 2…
Par contre, j’ai vaincu le tabagisme depuis 15 ans…
Allez savoir si cette fois, c’est par souci pour ma santé, ou pour mon porte-feuille…
Je vais être Franc … Ce doit être conjointement pour les deux raisons !
Même si on dit que certains sont malsains, les petits plaisirs, à notre époque, se font quand même bien plus rares…