Le bloody Sunday est ce dimanche noir du 30 janvier 1972 où 14 manifestants religieux ont été tués par l’armée britannique. Londres a enfin reconnu la terrible bavure de ses soldats et a présenté des excuses publiques par la voie de son premier ministre, David Cameron.

« …Je suis profondément désolé… Ce qui s’est passé ce dimanche était injustifié et injustifiable… », tels sont les quelques propos de David Cameron à Londonderry, qui commentait, devant la chambre des communes, les conclusions du rapport Saville ( Mark Saville étant le président de la commission d’enquête) relatif au Bloody Sunday. 438px-bloody_sunday_commemoration_smc_may_20071.jpg                                 Dimanche sanglant en anglais, le Bloody Sunday rappelle la mort de 14 manifestants catholiques dans le quartier de Bogside en Irlande du Nord. Ce jour-là, une marche avait été organisée par une association des droits civiques, la NICRA, qui se battait pour l’égalité entre catholiques et protestants. Les choses vont mal tourner et des manifestants seront abattus et d’autres emprisonnés dans des camps d’internement de l’armée britannique. Après les faits, l’armée va jouer la carte de la légitime défense en prétextant qu’elle répondait à des tirs venant de manifestants. Une première enquête l’aurait même blanchie alors que celui de Saville, qui aura duré 12 ans, déclare clairement que les soldats britanniques ont ouvert le feu sur des civils innocents aux mains nues et ont couvert leurs actes par des mensonges. Le Bloody Sunday a profondément marqué les esprits au point d’inspirer des artistes qui ont créé des œuvres relatant ce triste souvenir. On pense à la chanson de U2, Sunday Bloody Sunday et au film de Paul Greengrass Bloody Sunday sorti en 2002. Aujourd’hui, le discours du premier ministre britannique qui a été fort apprécié à Londonderry apparaît comme une sorte de justice rendue auprès des familles des victimes. Pour elles, même si le souvenir est éternel, il sera désormais moins douloureux.