Le blues. Une musique sombre et pleine d'une vie qui gigote. Une musique très cinématographique aussi, à en juger par le nombre de films sortis ces dernières années dont le blues habille les moindre recoins.

 

A l'affiche en ce moment, le film Black Snake Moan est de ceux dont les images et la réalisation attrapent au coeur. Un moment dont on s'extirpe en se sentant vivant.

 

Craig Brewer, réalisateur du film "Hustle & flow" (2005), nous avait déjà montré comme son cinéma alternatif savait jouer des histoires sales et des moutons perdus pour dresser des fresques humaines splendides. Toujours sur un fond de musique rebelle et de langage peu châtié. 

 

Black Snake Moan nous replonge dans ce cinéma différent qui ose montrer ce qui n'est pas forcément beau, mais qui nous fait comprendre à quel point lui trouve tout ce qu'il pointe du doigt absolument magnifique; ici la campagne américaine est lumineuse, et les personnages vivants et fougueux.

 

En rôles principaux, une Christina Ricci nymphomane et névrosée rencontre par le biais de circonstances dramatiques un Samuel L. Jackson au summum de sa sensibilité, qui prendra soin d'elle malgré elle jusqu'au bout de ses problèmes. 

 

Un grand film teinté de blues amer sur les folies humaines, et les relations entre les hommes, mais surtout une oeuvre d'art entre deux teintes qui questionne de grands principes : peut-on faire le bien d'autrui contre son gré ?

 

Un film définitivement à voir, et qui ne passe plus que dans 6 salles. A croire que les beaux films engagés n'ont plus droit de cité dans la citadelle des gros budget…