L’opposante birmane Aung San Suu Kyi a rencontré le premier ministre indien Manmohan Singh dans le cadre de sa première visite en Inde depuis près de 40 ans.
La députée birmane a également prévu de donner une conférence publique pendant le deuxième jour de son voyage qui va durer cinq jours, et qui intervient deux ans après les élections en Birmanie qui ont officiellement mis fin au régime militaire.
En 2011, un gouvernement nominalement civil dirigé par le président Thein Sein a prêté serment et a depuis, mis en œuvre une série de réformes économiques et politiques.
Mme Suu Kyi est un leader pro-démocrate qui a passé de nombreuses années en résidence surveillée, puis a été libéré peu de temps après les élections de novembre 2010 en Birmanie.
Son parti a rejoint le processus politique et a obtenu une petite présence au parlement, après avoir remporté les élections en Avril 2012, mais Mme Suu Kyi a mis en garde l’Inde contre un trop grand optimisme au cours des récents changements politiques en Birmanie.
« C’est pour être en mesure de prendre un bon aperçu sur ce qui se passe réellement », a-t-elle expliqué à la presse indienne.
« Je pense que trop d’optimisme n’aide pas parce que vous ignorez ainsi ce qui va mal ».
Plus tôt aujourd’hui, Mme Suu Kyi a visité le mausolée de Raj Ghat à Delhi, qui est un mémorial du Mahatma Gandhi.
L’Inde a initialement soutenu le mouvement pour la pro-démocratie en Birmanie, et de nombreux étudiants birmans ont trouvé refuge dans le pays après que la junte militaire birmane a réprimé des manifestations en 1988.
Toutefois, l’Inde a adopté une approche pragmatique pour traiter avec le pouvoir birman dans les années 1990 en raison des ressources naturelles du pays et des opportunités commerciales. Ainsi, la visite de Mme Suu Kyi est une occasion de se réconcilier, ont dit les analystes.
Aung San Suu Kyi a elle-même dit : « Je pense que pendant ces dernières années, nous avons grandi en tant que peuples à part, parce que l’Inde a pris une route qui est différente de la nôtre, ou plutôt nous avons changé nos routes. J’aimerai désormais avoir une relation plus étroite entre nos deux peuples ».