A l’échelle du paysage, les vergers peuvent jouer un rôle de couloir ou de biotope-relais assurant la communication et les échanges entre des massifs forestiers parfois très éloignés. Ce rôle de couloir de dispersion est très important pour les animaux, sédentaires ou non. Notamment, pour les Insectes saproxylophages (qui consomment le bois mort) à mobilité réduite. Ainsi, le bois mort et les arbres sénescents retrouvés dans ces biotopes peuvent servir de pont entre les forêts afin de faciliter le brassage génétique.
Les déplacements des espèces peuvent fonctionner même lorsque le verger est réduit à un simple quadrillage végétal, à condition qu’il soit en relation directe avec un réseau de haies adjacent présentant un couvert ligneux suffisant. Notons que la nature des milieux avoisinants et leur accessibilité influent directement sur le nombre et l’identité des espèces que ces vergers abritent. La « qualité écologique » d’un verger dépend donc des événements qui se déroulent dans les milieux voisins.
A certaines périodes de l’année, ces boisements fruitiers sont des haltes de migration pour les oiseaux forestiers. Ils sont notamment traversés en automne et en hiver par des effectifs parfois importants d’oiseaux comme le merle noir et les grives litornes, draines, musiciennes et mauvis qui y trouvent des fruits pourrissants oubliés lors de la récolte. Par contre, au printemps se sont des contingents de passereaux nordiques, également représentés chez nous, comme le gobe-mouche noir, le pinson des arbres, les pouillots véloces et fitis qui les fréquentent.
Tous comme les vergers et les haies, les alignements d’arbres têtards constituent des habitats complémentaires aux forêts. « Ils contribuent aux réseaux écologiques nécessaires au fonctionnement du territoire : nombreux effets de lisière, mise en relation avec les autres habitats utilisés par les espèces forestières comme les prairies, les zones humides, etc… »
Il est donc de la plus haute importance de sauvegarder les vergers et les arbres têtards.