Bilan funeste de Noël

    

                  AVANT                                             APRES                                  

:durée de vie:  2 semaines

 

Noël.

Semaine de fête et d’euphorie où l’homme des villes s’accorde un regard vers la ruralité. Période où les souvenirs campagnards enfouis ressurgissent à la surface de nos subconscients pour se fixer sur un symbole, le sapin. Temps de réjouissance où l’on s’efforce de verdir nos maisons en cachant la couleur impie sous des manteaux luminescents, surcolorisés et artificiels.

Voici la magie de Noël déjà repartie avec toutes ces connaissances que nous ne reverrons pas de sitôt, disparue telle une étoile filante, nous laissant seuls, les bras chargés de matériels superficiels et l’esprit encombré de résolutions, vœux funestes qui disparaîtront dès l’aberration de Noël anéantie de nos consciences.

Nos cerveaux sont déjà tous concentrés sur nos mâchoires, à la recherche de la part croquante qui fera de nous des ‘rois’, monarques pathétiques à la recherche de reconnaissance pseudo royaliste.

Et le rural alors ? L’arbre vert autour duquel on a festoyé 3,4, 10 jours durant ?

Au rebus. A la poubelle. Devant sa porte mais surtout hors de nos maisons.

Tel un mas de navire glorifié à son lancement et renié dès sa disparition à l’horizon, voici ce qu’on découvre désormais dans les rues, quand ce n’est pas emballé dans un gigantesque sac plastique vert. L’esprit de la nature enfoncé dans nos appartements par la force de la tradition désormais facturée 40€ pièce (sans compter l’enlèvement vers la déchèterie quand certains s’en donnent la peine) aura duré une quinzaine de jour sans pour autant avoir achevé sa vie dans son arbre.

Et l’être humain est satisfait de cette situation. Il a fait sa bonne action envers la ruralité et peut de nouveau vivre en paix dans son quotidien aseptisé, rouler sur son macadam, respirer ses fumées d’échappements et surtout, oublier ces épines qui boucheront son aspirateur encore pendant quelques mois (la seule revanche du vert).

Du gâchis !