HUMEUR Suite à mon dernier article qui concernait l’état du paysage musical français, j’en viens à partager mon impression sur  celui du cinéma français…

Finalement la structure du cinéma en France est particulièrement ancienne, je veux dire son mode de fonctionnement, basé essentiellement sur les aides de l’état, les subventions, pour financer le film.

En gros, un metteur en scène peut encore en France, cas assez unique, réaliser un film qui sera une grosse m…, le sachant parfois lui-même (genre Jean-Pierre Mocky !), mais ainsi amortissant avant l’avis du public son film. C’est vraiment affligeant comme système.

 Alors, bien sûr, depuis quelques années on s’inspire, du modèle américain, qui restent évidement les maîtres incontestés du cinéma, tout genre confondu.

On tente de financer les films de plus en plus par l’apport du privé, notamment en faisant figurer les produits des sociétés en question, comme les voitures pour un film d’action, les costumes, les téléphones portables, les accessoires divers dans les plans intérieurs…bon ceci pour tenter d’imiter le mode de financement américain, mais cela reste encore du bricolage à la « papa ».

Tout amateur de cinéma sait qu’au USA, il y a des sociétés de production, des majors, qui sont de véritables machines de guerre, planifiant les sorties sur la planète, au millimètre près, pas comme chez nous, ou très souvent, on se retrouve avec 2/3 films genre comédie, en sortie à la même date. Il est évident que au moins 2 vont faire un flop, si ce n’est pas les trois.

 Mais le plus « nul » en France pour le cinéma, c’est souvent la façon de construire leur film, pour le réalisateur ou l’auteur. J’ai déjà assisté à plusieurs plateaux en extérieur, et vraiment on assiste à une bande de joyeux drilles, s’amusant, rigolant, se prenant aussi pour des stars. Faisant de grandes bouffes/beuverie en fin de soirée, quant ils pensent avoir bien travaillé. Le tout dans un semblant de professionnalisme, avec toujours ce souci de vouloir imprimer un style français, en appliquant des méthodes américaines pour le côté pro, mais vraiment, le côté léger, amateur, prend vite le dessus.

Alors que l’on sait bien, souvent un bon film, un succès se fait dans le sérieux, pas souvent dans la fête, dans le côté « houaa la grand famille des acteurs c’est cool … ». Et bien sur, cela se perçoit dans la majorité des films en France.

Des films souvent bien habillés par le marketing, affiche soignée (cela on sait faire), promo pas trop mal faite. Mais justement c’est là le problème, on tente de nous vendre un produit surdimensionné, je m’explique. Produit bien vendu donc, emballage plus que correct, mais au final … ce qui compte c’est le film, dans la salle noire, sur l’écran !

Et là, souvent grosse désillusion, pour un film soi-disant comique, humoristique, on aura une suite de scénettes, esthétiques, bien filmées, mais manquant totalement de rythme, avec des dialogues percutant, 30 minutes, et après on s’endort, ou on sort. Un des gros problèmes, tous styles, c’est le manque de rythme dans les films français, le rythme ne fait pas partie de notre culture.

Pour les films policiers, c’est pareil, souvent les mêmes plans, sans invention. D’ailleurs à ce sujet là, les meilleures créations depuis quelques années sont sur Canal Plus avec des séries comme Engrenages, Pigalle et bientôt Carlos, première série télévisée française présentée à Cannes 2010 !

Après sur le paysage du cinéma français, nous avons des réalisateurs, qui souvent pensent à leur nombril, se mettent en scène, valorisent leur image, plus que leurs films, ou bien sont tout simplement, prétentieux, et se répétent au fil des années avec des « tics » de metteurs en scène.

Un, au hasard, mais il y en a des tonnes, Alexandre Arcady. Celui là vraiment, il se répète, se répète, se répète …. Son dernier film « Comme les cinq doigts de la main », avec, bien sur, son petit copain, car le cinéma de ses gens là, comme dirait Brel, c’est avant tout une affaire de copains, on fait plaisir à untel, même si il est vraiment très mauvais, comme Patrick Bruel. Acteur ? non joueur de Poker avant tout oui, mais pas acteur.

Donc Arcady, qui passe son temps à nous faire les mêmes films, toujours voulant imiter  une certaine imagerie américaine, qui date maintenant, avec des imitations de Al Pacino pour le Bruel, une photo a l’écran pompée sur les plus mauvais films, le noir de rigueur pour le côté sombre des personnes, costard noir, cravate noir, enfin le total look de De Niro, mais il y a fort longtemps. Car ces deux plus grands acteurs américains, ont compris depuis belle lurette, qu’il ne suffisait pas d’endosser un total look costume noir de la tête au pied pour créer le mystère, et non cela ne suffit pas, Alexandre le pas grand !

Et puis constamment le côté pied noir, l’accent, tous les poncifs inimaginables. Mais je fais pas une fixation sur Alexandre Acardy, non, il y en a tellement des mauvais … Alors je vais m’arrêter sur une note optimiste car pour moi, ce qui est arrivé de mieux dans ce cinéma français depuis quelques années, est symbolisé par deux grands metteurs en scène ou producteur, c’est le grand Luc Besson qui a tout compris, dans le style « on fait des films pro comme les américains, mais on insère une petite dose bien française », et ça marche du tonnerre de dieu, et de plus cela se vend dans le monde entier,n’oublions pas que le cinéma est un genre populaire, et que l’objectif, normalement d’un metteur en scène et de plaire au plu grand nombre  possible, et puis Cédric Klapisch , l’Auberge Espagnole, les Poupées Russes, du cinéma bien français, mais réalisé avec maestria, intelligence, et puis la photo de ses films est merveilleuse, le choix de ses acteurs et sa façon de filmer les capitales, vraiment du grand art ces deux là.