Le chef sortant du gouvernement italien Silvio Berlusconi a offert jeudi son soutien à l’ex-commissaire européen Mario Monti, fortement pressenti pour lui succéder à la tête de l’exécutif.

"Je vous présente mes félicitations et celles du gouvernement pour la nomination au poste de sénateur à vie, témoignage de vos très hauts mérites scientifiques et sociaux et je vous souhaite un travail fructueux dans l’intérêt du pays", écrit Silvio Berlusconi dans un message adressé à M. Monti.

Une intronisation dès ce week-end?

Le président de la République Giorgio Napolitano a nommé mercredi soir M. Monti sénateur à vie, une décision interprétée dans toute l’Italie comme le prélude à sa nomination à la tête du prochain gouvernement en remplacement de M. Berlusconi, démissionnaire.

Ce décret de M. Napolitano a été en outre contre-signé par Silvio Berlusconi, alors que cela n’était pas indispensable en vertu de la législation italienne.

Tous les observateurs y ont vu un signe du changement d’attitude du Cavaliere qui, après avoir dans un premier temps refusé toute idée de gouvernement de transition après sa démission dans les prochains jours, s’est finalement rallié à ce projet sous la pression des marchés, de certains de ses propres alliés et du chef de l’Etat.

M. Monti, ex-commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), est pressenti par l’ensemble de la presse italienne comme le futur chef du gouvernement de transition et il pourrait recevoir un mandat pour la formation du nouvel exécutif dès ce week-end.

La Ligue du Nord en trouble-fête

La Ligue du Nord, principal allié de Silvio Berlusconi ces dix dernières années, a rejeté jeudi l’idée de soutenir l’ex-commissaire européen Mario Monti à la tête d’un gouvernement de transition italien, même si le Cavaliere semble soutenir cette candidature.

"Si le président de la République donne le mandat pour former un nouveau gouvernement à quelqu’un comme Mario Monti, qui ne fait pas partie de la majorité sortie victorieuse des élections de 2008, la Ligue ne le soutiendra pas et passera dans l’opposition", a déclaré jeudi le ministre de l’Intérieur Roberto Maroni.

M. Maroni, un des principaux dirigeants du parti populiste d’Umberto Bossi, était pourtant considéré par l’ensemble de la presse comme étant la personnalité la moins opposée au sein de la Ligue du Nord à cette nomination.

"La Ligue votera les mesures" promises à l’Union européenne par Silvio Berlusconi "et cela représentera le dernier acte de ce gouvernement et de cette majorité", a ajouté M. Maroni.

La décision de la Ligue, qui réclame des élections anticipées, risque de compliquer la vie du prochain chef du gouvernement, même si le soutien des députés léguistes n’est pas indispensable, ces derniers ne représentant que 59 des 630 élus de la Chambre basse.