Comme les sondages disent tout et son contraire, faisant passer Ségolène Royal de 50 % à moins de 30 % avant de la remettre à 50 %, que Nicolas Sarkozy caracole seul en tête depuis le début alors que tout le monde le critique, il n'y a que deux chiffres qui semblent constants : ceux attestant de la montée irrésistible de Jean-Marie Le Pen et ceux annonçant le nombre d'indécis, pratiquement une majorité, ce qui ne s'était jamais vu à quelques jours seulement du premier tour.

Puisque les sondages ne sont pas fiables (souvenons-nous de 2002 et du match tant annoncé Chirac – Jospin), et que la majorité des électeurs de l'extrême droite n'ose pas avouer qu'elle vote pour Jean-Marie Le Pen, la porte est ouverte à toutes les interprétations. Alors, pourquoi ne pas supposer que les votes des indécis se portent finalement sur Bayrou, et que le président du Front National réédite son exploit des dernières présidentielles ?

Peut être fais-je preuve de beaucoup d'imagination, mais il ne me semble pas impossible de voir les deux troisièmes au second tour. Je dois vous avouer que cela me ferait sourire, de voir les deux principaux prétendants ranger leur arrogance pour rentrer à la maison, et cela ne m'inquiéterait pas outre mesure, car, comme nous le savons tous, la politique française est faite par le premier ministre (issu des élections législatives) et non par le président de la République qui, comme l'indique la Constitution, est au-dessus des partis.

Notre choix lors de l'élection présidentielle est donc avant toute une décision affective, participons à ce grand jeu où tout le monde peut gagner, mais surtout, n'oublions pas de voter aux élections législatives les 10 et 17 juin 2007, notre avenir politique en dépend !