Pendant une bonne partie de l’après-midi, les ambulances se sont croisées autour de la maison de retraite Les Colombes.

L’établissement est fermé par décision administrative et les pensionnaires sont évacués. La décision intervient deux jours après une perquisition menée au petit matin.

Lundi, les policiers investissent les lieux et découvrent des conditions d’hygiène déplorables et des pensionnaires ligotés sans raison.

« Il a été constaté que deux patientes, deux résidantes étaient reliées à leur lit par des liens, une forme de contention, qui n’était pas encadrée par une prescription médicale », explique Anne Kayanakis, procureur de la république de Bayonne.

C’est le signalement d’une infirmière libérale qui a déclenché la procédure, elle décrit un établissement géré de manière autoritaire par sa directrice. Sans parler de violence volontaire, l’enquête mentionne de mauvais traitements et notamment des bousculades, des repas forcés, mais aussi des pensionnaires retrouvés le matin dans leur lit souillé.

Il y a quelques mois, Philippe Beoteguy rendait visite tous les dimanches à sa tante, pensionnaire des Colombes.

« Ma tante, elle était attachée, je disais mais comment ça se fait ? Parce qu’en fait, elles veulent se lever et puis c’est difficile, à partir du moment où les gens ne bougent pas, c’est facile », confie-t-il.

Le personnel ne fait pas l’objet de poursuites judiciaires. L’enquête tourne autour de la personnalité de la directrice, âgée de 70 ans. Une directrice qui gérait son établissement à l’ancienne, selon l’expression du parquet, gardant ses pensionnaires seuls la nuit, tout en demandant 2 500 € par mois à chaque famille…