Nous tous humains avons une "pleine" confiance en la médecine, et plus particulièrement en ses médecins. Les différents problèmes de santé que nous rencontrons dans nos vies ne paraissent que des "épreuves" parfois difficiles à surmonter: le personnel médical est alors le meilleur des "remèdes" pour les supporter.
Mon ami Maurice n’ est pas différent. En bon professeur de philosophie qu’ il est, on peut le "taxer" d’ être quelqu’ un de réfléchi, d’ averti même. Pourtant, quand l’ impensable se dresse face à lui, il n’ est plus qu’ un "malade" prêt à suivre le docteur qui tentera de le guider sur le chemin de la guérison.
Maurice est plutôt en bonne santé.
Sportif, footballeur, il est malgré tout comme nous tous exposé à n’ importe quelle maladie imprévue: un jour de match, il se tord la cheville, et se rend aux urgences, tourmenté de douleurs.Quand il arrive, on l’ écoute, on le pousse dans un coin, on l’ oubli, et on le laisse souffrir.
Le médecin de garde n’ est pas encore arrivé.
Quelques heures plus tard, et une fois le médecin venu, on l’ ausculte, on lui prend sa tension. On soigne sa jambe , mais étonné de sa tension anormalement élevée le médecin décide de lui prescrire un petit cocktail de pilules explosives. Juste pour voir.
Maurice rentre chez lui. Sa cheville va mieux; il retourne au lycée. Son généraliste rédige l’ordonnance demandée par le cardiologue, et la pharmacienne lui fourni les médicaments. La vie reprend son court, normal.
Et puis le traitement arrive à terme. Maurice retourne donc voir son généraliste, qui sans hésiter reconduit le traitement, sans aucune nouvelle analyse. Nous sommes en janvier 2007.
Je précise que le généraliste en question vient de Belgique, certes, mais qu’ il a aussi la réputation d’ être un peu "en marge" de la médecine traditionnelle, comprenez qu’ il est souvent bien plus efficace pour rédiger un arrêt de travail dû à un rhume que pour déceler un problème de tension. De plus, il invite nombre de ses patients à se guérir à l’ aide d’ infusions.
Fort de l’ avis d’ un cardiologue, il renouvelle le traitement de Maurice pour un mois, pour six mois, pour un an. Deux ans de cocktail très dangereux pour la santé de n’ importe quel humain, en bonne ou mauvaise santé.
Le hasard faisant toujours bien les choses, c’ est le jour de son anniversaire que les premiers symptômes d’ une maladie inconnue se font ressentir: Maurice quitte son lieu de travail avec la douloureuse sensation d’ avoir le tibia droit alourdi. Il décide de retourner voir son généraliste, sans attendre.
Celui-ci lui fait une piqûre, et lui dit de rentrer chez lui, que la nuit suffirait à calmer tout cela. Mais vers 6h du matin, quand il décide de se lever, le constat est alarmant: Maurice ne peut plus bouger sa jambe tout entière.
Une nouvelle fois il prévient son généraliste, cette fois par téléphone. Celui débarque à son domicile quelques heures plus tard, et dans l’ incompréhension la plus totale, le pique à nouveau. Si la douleur ne diminue pas, ce sera l’ hôpital.
Maurice entre donc à l’ hôpital, alors qu’ une réelle paralysie a gagnée ses deux jambes toutes entières. La médecin qui l’ accueille décide sans plus attendre de lui faire passer toute une série d’ examens et autres scanners, qui ne révèleront aucune véritable cause a une telle paralysie qui ne cesse de s’ accentuer au fil des heures qui passent.
Elle appelle donc l’ un de ses collègues spécialiste qui viendra le chercher dans sa voiture personnelle pour l’ emmener dans un autre hôpital afin de réaliser une "ponction lombaire", qui dans le cas présent, est bien l’ ultime chance d’ un diagnostic. Celui-ci sera sans appel.
30 minutes plus tard, le spécialiste annonce le pire: Maurice "pourrait alors souffrir d’ un cancer généralisé.
Petit rappel: Un homme se tord la cheville. Il arrive aux urgences, on le soigne, tardivement et on lui annonce qu’ il a des problèmes cardiaques. On lui prescrit une association de médicaments plutôt discutable afin d’ en mesurer les conséquences quelques temps plus tard, mais un généraliste commet l’ erreur de reconduire le traitement pendant deux ans !
Vos jambes se paralysent peu à peu, vous débarquez à l’ hosto, examens, scanners, personne ne vous dit pourquoi parce que personne ne le sait, alors ponction lombaire et l’ on vous piques à quatre reprise ( une ponction lombaire se fait dans le bas de la colonne vertébrale, à l’ aide d’ une aiguille de plusieurs centimètres ), pour vous annoncer au final que vous souffrez peut-être d’ un cancer généralisé.
A ce moment précis, Maurice qui est toujours un malade comme les autres, s’ en remet complètement à la médecine, et réagit tout autant comme n’ importe quel malade lambda: il est effondré.
Retour à l’ hôpital qui l’ avait accueilli, puis départ vers Reims. Le médecin qui le reçoit lui annonce qu’ il ne peut rien faire pour l’ instant concernant le cancer; par contre il peut tenter d’ opérer le nerf afin de lui redonner l’ usage de ses jambes. Il précise tout de même qu’ il y a 50% de chance de succès. les 50 autres, ce sera la paralysie. Maurice accepte et se retrouve presque aussitôt dans le couloir qui mène à la salle d’ opération. Le spécialiste qui s’ apprête à l’ opéré le rejoint, et discute un peu avec lui, et s’ étonne de ce qu’ il entend. Tous comme ses "collègues" ardennais, il est aussi très étonné de la tournure des evènements, et dans le doute, décide avant tout chose d’ appeler l’ un de ces confrères à Paris.
Quand il revient au chevet de Maurice , il annule l’ opération.
Son fameux confrère parisien arrive à Reims quelques heures plus tard. Il dit avoir examiné le cas de Maurice , et qu’ avant de tenter quoique ce soit d’ "irréparable", il souhaite essayer une solution moins "radicale": il souhaite soumettre ce patient étonnant à quelques séances d’ ultra-son.
Une semaine plus tard, il constate que Maurice arrive presque à lever la jambe droite. Confiant, persuadé que les prochaines séances seront concluantes, il renouvelle l’ expérimentation. Une chance pour Maurice, qui, la semaine suivante, réussi a lever une jambe dans un mouvement presque parfait.
De nouveau, changement d’ hôpital, et longue série d’ examens en tout genre. Et même si les améliorations ne sont pas au rendez-vous, Maurice retrouve des sensations dans tout le bas de son corps. Mieux encore, les examens ne révèlent ni de cancers ni de quelconques problèmes cardiaques !
Le monde médical s’ étonne face à ce patient qui ne souffre pratiquement plus d’ une maladie dont on a pas pu desseller les causes. Le médecin parisien demande une ordonnance prescrite par le premier cardiologue, celui rencontré aux urgences, juste après la "foulure de la cheville".
Fin de l’ histoire. Ce fameux cocktail est la seule et unique cause de tous les problèmes rencontré par Maurice depuis presque 6 mois: sa tension artérielle anormalement élevée, ses faiblesses musculaires, et plus grave: cela avait commencé a le paralyser par le bas.
Un coup de téléphone au généraliste attestera que celui-ci n’ a fait que suivre les directives du cardiologue, le cardiologue répondra que le traitement ne fut pas prescris pour durer…
L’ état de Maurice ne pu alors que s’ améliorer. Ne prenant plus ses médicaments pour sa tension il ne souffrait plus de paralysie, et était passé de l’ état de malade dans l’ ignorance à celui de patient sur le chemin de la guérison, que dis-je, de la rédemption.
Au lycée quand tout le monde appris la nouvelle, ils s’ empressèrent de rendre visite au "miraculé" qui avait quitté l’ établissement scolaire sans de réelles raisons, jusqu’ à ce que l’ on apprenne son possible cancer.
Maurice retrouvait le moral. Tous ces collègues et amis viennaient le voir, l’ écoutaient et l’ encourageaient: il prit alors la route en direction d’ un centre de réeducation.
Et alors qu’ il arrive en fauteuil roulant, deux jours suffiront à lui faire préférer le déambulateur. Quelques semaines plus tard il marchera de nouveau, et finira même par courir.
Enfin, après une année de "désespoir médical", il sera de nouveau à mes cotés, à me raconter cette "incroyable" mésaventure, nous étions en janvier dernier. Après en avoir longuement discuté avec lui, je décidais de raconter cette histoire incroyable au plus grand nombre de futurs malades "lambdas", avec la pensée, qu’ eux-aussi, pour avoir a faire face à de pseudos des problèmes de tension causé par autre chose que la fatalité.
Dire qu’ avant je ne lisais jamais les notices…et vous?
Mon dieu, mon dieu, que d’incompétents !
Bravo Maurice, en tout cas !
Merci [b]Jiminix [/b]pour ce grand article !
Amitiés
Gosseyn
Salut Jiminix,
la médecine et ses errances, la France figurant dans le peloton de tête de la consommation de médicaments en tous genre, et bien souvent au détriment…de la santé !!
Médecins complaisants, signifiant des arrêts de travail pour un pét de travers, surmédicamentation organisée, et la dans le cas de Maurice on flirte avec l’incompétence la plus compléte qui aurait pu avoir une issue bien plus dramatique..
Trés bon papier qui a le mérite d’illustrer le dérive du corps médical !
Amitiés
Michel
[img]http://www1.bestgraph.com/gifs/animaux/abeilles/abeilles-02.gif[/img] Bonjour Jiminix,
Merci et Bravo pour cet article qui ne peut que nous mettre en alerte face à des médecins incompétents.
Malheureusement, nombre d’entre-nous ont dû un jour connaître pareille mésaventure.
Je suis sûre que le cas de ton ami, n’est pas le seul et j’espère que nombreux seront ceux à venir témoigner de leur cas.
Ma soeur est tombée alors qu’elle conduisait sa moto, comme sa cheville lui faisait terriblement mal, elle a été emmenée aux urgences.
Après des heures d’attente, le médecin qui l’a reçoit, conclu à une entorse, lui bande la cheville et lui donne quelques antalgiques.
Malheureusement la douleur ne fait qu’augmenter et les antalgiques sont inefficaces, elle souffre terriblement, sans même pouvoir effleurer le sol, de son gros orteil.
Au bout de deux ou trois jours de souffrance, elle décide de s’en remettre à son médecin de famille.
Qui lui dit :
-« Attendez, ce n’est pas possible, on a pas pu vous laisser dans cet état et conclure à une entorse. Votre cheville est tout simplement brisée ».
Une radio confirmera les dires du généraliste. Sa cheville fut alors soignée comme il se devait.
Même si cette histoire est nettement moins terrible que celle de ton ami. Des erreurs plus ou moins graves, sont légion dans les hôpitaux.
Un vote Super et merci pour ton article.
Amitiés.
ANDREA.
Eh bien quelle histoire, elle mérirait d’être racontée, en effet! Il est vrai que d’une part, la médecine n’est pas une science exacte, et d’autre part il y a des abus, c’est certain! Aussi je pense que si on peut faire confiance à son médecin généraliste qui est sensé nous connaître, si tenté qu’il se donne la peine de nous interroger sur nos habitudes de vie et d’alimentation, et pas seulement de prescrire sans chercher la cause du mal, il vaut mieux avoir l’avis de plusieurs spécialistes si l’on passe à un stade plus grave de la maladie, et particulièrement si une opération est programmée, car les mauvaises surprises existent, soit par faute médicale mais aussi par cupidité, c’est réel dans tous les corps de métiers! Ce qui pose problème, depuis l’instauration du médecin traitant, c’est qu’il n’est pas évident de pouvoir consulter plusieurs spécialistes, il faut parfois avoir recours à la ruse où faire marcher ses relations si on a la chance d’en avoir, c’est plutôt regrettable…
Chers amis,
Je dois dire qu’ en écoutant cette histoire j’ ai décidé de prendre des notes en vue d’ écrire un article alors que mon pote [b]Maurice [/b]n’ en était même pas arrivé à bout !
Je fus tout simplement estomaqué !!
Lui seul a vécu tout cela, mais l’ imaginer fut terrible. Je n’ en croyais pas mes oreilles. J’ ai même omis certains passages pour ne pas être trop long, mais j’ ai inscrit « Maurice » sur c4n, et il ne devrait pas tarder à commenter.
Merci pour vos coms les amis!