Re-situons d’abord Batman:

 

Héros créé en 1939 par Bob Kane et Bill finger chez DC Comics, il rétablit l’ordre et la justice dans la sombre ville de Gotham City, surpeuplée de criminels.

Ayant connu de nombreuses versions et remaniements dans sa version comics, il en est de même dans les séries animées et plus récemment, au cinéma.

Exploité à deux reprises par le talentueux Tim Burton, le mythe de Batman a connu également des variations plus ou moins réussies avant d’aboutir à celles proposées par Christopher Nolan en 2005 et 2008.

 

En 1989 et 1992, Tim Burton donne vie à Batman / Bruce Wayne sous les traits de Michael Keaton. Dans le premier opus il fera face au Joker, puis au Pingouin et à Catwoman dans le second: Batman: le défi. Burton a alors réussi à donner vie à un univers sombre et loufoque – comme par ailleurs dans beaucoup de ses films – comme devait l’être Gotham: une ville haute en couleurs et en criminalité. Il présentait Batman comme un homme troublé – notamment par Catwoman – mais aussi impitoyable et n’hésitant pas à tuer pour établir la justice.

Ainsi, même si l’on pouvait saluer sa performance pour avoir su donner vie à un univers si paradoxal, sa prise de risque quant à la moralité du personnage peut connaître des avis mitigés. Les films restent en revanche de grande qualité !

 

Joel Schumacher a quant à lui, privilégié les couleurs et donné à Gotham un aspect de "ville-jouet". Batman et son costume presque rigide ressemble à une figurine de plastique… ses ennemis sont presque fluorescents: on regrettera la face défigurée de Harvey Dent, teintée de rose fluo… le bleu glacial de la combinaison d’Arnold Schwarzenneger dans Batman & Robin… et le trop peu de place pour un scénario mieux construit. Les scènes d’action à sensation se suivent dans un triste tourbillon de couleurs mal assorties. Dommage, si l’on considère que la base des histoires proposées pouvait être prometteuses.

Lassés de ces frasques trop artificielles, Batman a donc connu une "pause" forcée de 8 ans au cinéma. Une série animée plus actuelle faisant place sur le petit écran, arborant un Bruce Wayne plus jeune et un graphisme plus moderne et reprenant Batman de ses débuts, on entend alors parler d’un "nouveau" Batman piloté cette fois par…

 

Christopher Nolan. Prêtant le costume à Christian Bale (le Regne du Feu, the Machinist, Equilibrium), Nolan donne à Bruce wayne un visage plus jeune, plus dynamique. En faisant "renaître" Batman, il lui donne un souffle nouveau dans un univers beaucoup plus réaliste… et cela lui réussit. Ainsi on assiste au "départ à Zéro" de Bruce, enfermé dans une prison lointaine, en Asie, il y fait son apprentissage au combat et surtout, à l’art de se servir de ses peurs contre ses ennemis… il adopte donc l’aspect de chauve-souris en référence à une phobie acquise peu avant la mort de ses parents.

Re-découvrant une Gotham City livrée à elle-même sous la coupe de chefs de gangs, Bruce, grâce aux services de Lucius Fox, responsable de nombreux prototypes destinés à l’armée, construit alors son personnage: un costume à la fois solide et souple, une Batmobile blindée et une voix caverneuse constituent sa panoplie. Il aura donc à déjouer les plans de Ras Al Ghul, qui fut son maître en Asie, et de Jonathan Crane, psychiatre corrompu au masque d’épouvantail. Dans le Chevalier Noir, c’est un Joker transfiguré qui s’oppose à lui: maniaque schizophrène imbu de sa personne, l’énervant mais brillant personnage enchaîne pour son plaisir attentats terroristes et manipulations. Il est ainsi engagé par les parrains des mafias pour liquider Batman. Mais Joker en veut plus: il veut l’identité de Batman pour éradiquer l’image de héros qu’il représente. Parallèlement, Harvey Dent, procureur montant par ses prouesses, devient le "chevalier blanc" agissant pour le bien, en toute lumière. Ainsi ne réussissant à rien avec Batman, c’est à Harvey que s’en prendra le Joker pour le réduire à la folie. Responsable de sa transformation en Double-Face, il le prendra sous sa coupe… Ainsi pour maintenir son image de "chevalier blanc" symbole d’espoir, Batman devra endosser celui de "Chevalier noir"… et contrecarrer définitivement les plans du Joker.

Un univers définitivement proche de celui du Batman d’origine, plus humanisé, aux "méchants" plus crédibles et plus proches du monde actuel, c’est une réussite que ce pari de Nolan qui a déjà annoncé confier la cape à Christian Bale pour un troisième opus… prévu pour 2011 !